Le 28 Août 2018, j’embarquais dans le vol NH6752 de la compagnie All Nipon Airways, opéré par Swiss airways, escale à Zurich. Je partais pour un voyage d’un mois au Japon, Avec Reiko on allait voyager de Tokyo à Osaka en train et en bus, faire des concert, rencontrer des amis et … se marier !
Reiko était venu à Paris de mars à juin, on avait habité chez moi et tout c’était passé comme un charme. On avait rapidement pris des habitudes de vie commune très simple dans le petit appartement de la rue de Jarente. On était allé voir mes parents et je l’avais présenté a mes amis ; lors de mon voyage au japon en mars, j’avais rencontré sa famille. On était prêt à se marier. J’avais dit à Reiko que comme je voulais vivre avec elle il faudrait probablement se marier, mais c’est à Cayriech, dans la chambre du haut un après midi en mai que me serrant fort dans ses bras elle m’a dit “oui, on va se marier”.
On avait pris rendez vous en juin déjà à la mairie du 3ème arrondissement de Paris afin de prendre des renseignement. A la réflection, il apparaissait plus simple et plus rapide de se marier au japon.
Le 17 Juillet, j’avais envoyé par courrier recommandé à l’ambassade de france à Tokyo (service consulaire), tous les documents nécessaires à l’établissement du “certificat d’aptitude au mariage”, qu’on doit présenter à la mairie lorsqu’on se marie au japon.
Je pensais que envoyant ces papiers en Juillet je n’aurais pas de réponses avant courant septembre, et que peut être nous ne pourrions pas nous marier lors de mon séjour du 28 septembre au 3 octobre au japon, dont le but principal était une tournée musicale de notre spectacle Migimbi suivant le chemin du tokaido, et qu’il me faudrait revenir au japon avant décembre juste pour me marier.
Mes les services de l’ambassades ont étés rapide. Je les rappelais un mois après, vers le 15 Août et apprenais que les bans devait être publié à Paris, et que lorsque la mairie du 4ème enverrais la réponse, par valise diplomatique, je serais informé que le certificat et bien à ma disposition. Pas de rendez vous à prendre juste aller chercher le certificat à l’ambassade à Tokyo. De fait le lendemain j’allais à la mairie du 4éme et consultait les bans, notre mariage était bien annoncé, je prenais une photo que j’envoyais, tout heureux à Reiko.
Le 22 Août j’avais la réponse de l’ambassade, le certificat était à ma disposition à l’ambassade. J’étais heureux. Deux jours plus tard, j’appelais Cayriech, en fin d’après midi, c’est mon père qui répondit et je lui annonçais que j’allais me marier. J’appelais ensuite Nathalie, Pascal m’appelait dans la soirée. A cette époque il y avait une grande retrospective Ozu dans les cinéma de Paris. J’avais pris un abonnement pour dix films au Champo et tous les soir j’allais voir ces histoires de mariage et de famille ou Setsuko Ohara veut d’un mari que son père n’accepte pas, ou bien elle refuse le prétendant que son père espère, bref tout tournait autours du pot ! Mais tellement apaisant le cinéma d’Ozu, c’était comme une méditation. Je rentrais ensuite à pied jusqu’à la rue de Jarente, en traînant le pas et dégustant de petit morceaux de chocolat salès.
Il me restait une petite semaine pour préparer mon voyage, mais j’avais en parallèle la réalisation du site web du chocolatier Kosak, qui s’occupait beaucoup.
Ce projet je le finissait le 27 au matin, après une nuit de travail jusqu’à 5 heure dans la petite boutique de montmartres. Au milieu de la nuit, petite pluie fine et clope j’annonçais à Cath que j’allais me marier. J’allais bosser le lendemain, allait faire les dernières courses (en grande partie les dernières bouteilles à ramener à Eba Chan qui nous hébergeait à Tokyo).
Le soir Gaël passait à la maison pour m’apporter une grande valise orange que je remplissait de 6 bouteilles de bon vins et une bouteille de gin enroulées dans mes vêtements, j’avais mon sac à dos en plus et la housse du sanshin à la main.
Le voyage de la maison à l’aéroport promettait d’être difficile et j’étais loin de me douter que ce ne serait rien comparé au voyage de retour en france !
Je m’endormais dans mon hamac le 28 au matin vers les 2 ou 3 heures pour une courte nuit.
Je me lève donc tôt. J’hésite a prendre un taxi pour l’aéroport et finalement je renonce et courageusement je décide de m’y rendre via la ligne 1 et le RER B.
J’arrive assez largement en avance à l’aéroport, et enregistre au plus vite mes bagages. Ensuite je me rend au quai d’embarquement, sur mon dos seulement le Sanshin et la guitare pliable dans leur housse et mon sac bandouliere. Buvant une eau parfumée citron, j’entends le son d’un Ukukéké, c’est un monsieur polynésien et sa femme qui vont au canada pour un festival. On improvise quelques musiques dans le hall d’attente.
Je me rappelle des montagnes que l’on peut voir par les verrières de l’aéroport de zurich. J’ai mangé un sandwich italien en attendant mon vol.
L’avion de la compagnie Swiss airline était un peut vieillot… pas vraiment de film intéressant à voir et bouffe très moyenne. Long voyage durant lequel j’essaie de dormir, le casque à réduction active de bruit sur les oreilles. La pleine lune est très belle par le hublot. On voit mars aussi.
Je m’attendais à la chaleur humide et écrasante du japon au mois d’Août. La valise avec les bouteilles est bien arrivée à l’aéroport, je suis bien rassuré de la récupérer. Mais elle est bien lourde. Et j’ai mon sac à dos et le sanshin en plus.
Reiko m’avait envoyé un chemin pour rejoindre la maison de son amie Yoshiko à qui nous héberge près de la station Shimo-Kitazawa, mais il s’agit de prendre des bus et je traîne ma lourde valise sans trouver le bon arrêt.
Je me replis sur la navette directe et rapide, mais plus chère. Elle s’arrête d’abord à Tokyo Station puis à SHinjuku, puis je change encore deux fois avant d’arriver à la station ou Reiko m’attends.
On est très heureux de se retrouver après 2 mois de séparations.
On marche ensemble jusqu à l’appartement de Yoshiko et Haru, on quitte les abord de la gare de Shimo Kitasawa pour un quartier résidentiel. Reiko m’explique bien le chemin… tourner à droite au bonhomme rouge, puis la boite aux lettres a gauche… mais je ne retiens rien !
Yoshiko et Haru qui nous accueillent habitent un appartement dans une résidence appelé “Notre Maison” en français. Il y a deux étages, les chambres en haut et la cuisine, salon, salle de bain toilettes au rez de chaussé.
Il fait chaud, je pose mes affaires dans l’entrée, puis vais me reposer dans le salon ou la climatisation est en route. Il y a un petit sanshin créé à partir d’une boite de conserve.
Je bois quelques bières et me repose.
Yoshiko est aide soignante, elle doit partir à son travail en début d’après midi. Haru ne rentre que le soir, il est développeur de jeux vidéos et fan de foot.
On a rendez vous avec Hiruri-san pour répéter notre spectacle, Hiruri-san va danser lors de notre spectacle à Tubo. La répétition est dans une salle de danse près de Setagaya Daita. Ce n’est pas tout près d’ici.
On mange en chemin des onigiris et karaage de konbinis. On retrouve Hiruri à la gare et on va ensemble jusqu’au studio.
C’est une grande salle avec des tatamis, et des miroirs au mur. Hiruri nous à apporté quelques friandise et des cadeau pour notre mariage, un kimono orange avec une ceinture jaune et verte pour Reiko et une veste japonaise bleu avec un dragon dans le dos pour moi.
On joue une fois Miginbi en entier pendant qu’Hiruri danse. On se sépare après la répétition. Reiko et moi on rentre chez Yoshiko, se reposer encore un peut. Je monte mes affaires à l’étage, dans la pièce ou on va dormir Reiko et moi, il n’y a pas de clim dans cette pièce, mais nous pouvons utiliser le ventilateur.
Je laisse les bouteilles de vins et le gin dans la valise orange, on attache tout ça avec du plastique et on part retrouver Eba Chan à la gare de Shimo-Kitasawa. Il nous emmène dans un petit restaurant de Yakitori, en buvant Bières ou Hightball on mange de délicieuses brochettes de poulet.
Eba repart avec la valise orange, qu’il gardera chez lui et les bouteilles pour lui. Avec Reiko on rentre chez Yoshiko et Haru.
C’est le jour de mon mariage, je me réveille sur le futon à côté de Reiko, le ventilateur tourne encore et il fait déjà un peut chaud.
On prends un petit déjeuner acheté hier au combini, Nashi et pain aux céréale, café. Avant de partir je vérifie bien que j’ai les documents qui me seront demandés à l‘ambassade (passeport…).
Et puis on s’en va bras dessus bras dessous, à notre mariage comme à une promenade. Ce matin il pleut. On fait la route jusqu’à la station Setagaya Daita, qui est la plus proche. On change à Shinjuku et on se rend à l’ambassade de france qui est à la station Hiro-o. Il fait vraiment très très chaud.
A l’ambassade on me prends le passeport à l’entrée. Le bâtiment est assez jolie, il y a un beau jardin intérieur, l’immeuble est moderne et lumineux. Je prends un ticket (on n’a pas à prendre de rendez vous…). Reiko va au toilettes et pendant que je l’attends le fonctionnaire qui s’occupe de nous arrive, on attend Reiko, puis on va dans son bureau.
C’est un homme très calme et très gentil, avec des lunettes rondes. Il me demande mon passeport avant de me remettre mon certificat d’aptitude au mariage, mais je lui explique qu’on me l’a pris à l’entrée, il va donc lui même le chercher et nous laisse attendres.
Il revient, nous donne le document et nous pouvons partir.
Maintenant nous allons nous rendre à la mairie pour nous marier. On s’arrête dans un petit café avant de rejoindre la gare de Hiro-o le café “Chez Mortier”. Je prends un café et un petit sandwich.
On vérifie qu’on a tous les documents pour le mariage, Reiko part faire quelques dernières photocopies au combini et je l’attends dans ce café atrocement kitch. La salle a l’air d’avoir une vue pas mal sur un jardin intérieur.
Reiko reviens on règle et on rejoint la station de métro. Reiko a choisi la mairie de Minato pour notre mariage. C’est la mairie la plus proche de l’ambassade. Mais comme il fait chaud on y va en métro. On descend à la station Kamiyacho et on marche à pied jusqu’à la mairie. On voit bien la tour de Tokyo, c’est une belle promenade. Enfin nous entrons dans la mairie, prenons un ticket et nous installons pour attendre quelques minute seulement avant qu’une fonctionnaire de la mairie s’occupe de nous.
Tout se passe très vite, on signe les documents, puis nous sommes mariés. On nous demande ensuite d’attendre 20mn à peu près avant de nous donner un document que nous devons faire valider par une apostille du gouvernement avant de le retourner pour transcription à l’ambassade de france.
Malgré le fait qu’on s’est marié juste tout les deux, en habit de semaine très décontracté, absolument sans aucun décorum, c’est un moment très particulier lorsque nous sortons, maris et femme de la mairie.
On est très ému et on fait quelques pas dans la rue. On a faim et on va trouver un restaurant tout à fait ordinaire. Un petit restaurant de Soba. Pour notre très simple et très intime repas de noce a nous deux. On se dit des choses importantes que se disent sans doute tous les mariés du monde. En chemin pour le restaurant on croise la fonctionnaire qui nous a mariè. Elle nous reconnais. Elle va manger son bento dans le petit parc en face de la mairie.
Donc on mange des sobas avec des Tempuras et je bois une bière. Le restaurant s’appelle
Shibadaimon Sarashina Nunoya.
Après le repas on va se promener au temple Zojo-ji, ou il y a beaucoup de Jizo sama aux écharpes colorées et un mémorial de la famille Tokugawa.
Derrière le temple la perspective de trois époques du japon est belle : le temple boudhiste, puis la tour de Tokyo et les immeubles modernes de Shibuya.
Il nous faut maintenant obtenir l’apostille (qui est une certification du ministère des affaires étrangères) pour notre contrat de mariage japonais, avant de le transcrire et de le faire valider par l’ambassade de France à Tokyo.
On se rend donc au ministère des affaires étrangères. C’est encore loin pour y aller à pied et on prends le métro. On dépose notre contrat de mariage et notre demande. Il faudra revenir demain vers 10h30. Il faudra revenir demain pour récupérer le contrat, le transcrire a l’aide du formulaire et retourner à l’ambassade de France pour déposer la demande de transcription. Le livret de famille sera ensuite envoyé chez Reiko, à Sakai sous 1 mois et demi environs soit après mon retour en france.
Voilà, on est mariés, on est aussi bien fatigué et on rentre chez Yoshiko à Shimo Kitasawa.
On se repose chez Yoshiko. Le soir je vais au sento près de Setagaya Daita. On se couche sur les tatamis vers 23H00. C’est notre nuit de noce, bercé par les grillons de Tokyo.
Le matin, après le petit déjeuné, bon pain aux noix et fruits, café, je pars faire une promenade du côté de la gare de Shimo Kitazawa, et explorer tout le quartier qui est par la bas. Il fait bon et je prends un chemin un peu différent de d’habitude. Ma ballade me mène par une petite route bordée de pavillons dont certains ancien et en bois avec des jardins arborés, près du temple Shingan-Ji puis je remonte la grande rue jusqu’à la gare. A l’abord de la gare le quartier résidentiel deviens un dédale de ruelles très animés de boutiques et de restaurants. C’est un quartier plutôt à la mode Hipster ; beaucoup d’épiceries fines ou particulières, des magasins de vêtements cool. Et un grand tabac ou je peux acheter mes Gudam-Garam. Ils ont même des boîtes de cigarettes en fer blanc. Je me dit que je retournerais en acheter une avant de rentrer à Paris si j’ai le temps.
De retour à la maison on s’occupe à plier quelques boites de CD et on se repose. Je fait quelques recherches sur le quartier sur internet, quelques infos intéressante et apparement un roman noir des années 50 dont l’intrigue se déroule dans le quartier : Irezumi de Akimitsu Takagi.
On se prépare un petit repas à base de légumes bio que Reiko c’est fait spécialement livrer cher Yoshiko et cultivé par une amie à elle dans les montagnes de Nagano. Soupe, salade et sauté. Délicieux ; il a même un petit légume que je ne connaissais pas assez mignon en forme d’étoile quand on le coupe en tranche.
Après le repas on fait une petite promenade en se mettant en route pour le concert de ce soir à Shinjuku. Il fait encore chaud. On va prendre un thé dans un salon de thé climatisé.
A Shinjuku, le ciel est déjà nuageux en soirée, il commence à pleuvoir. On cherche la salle de concert de ce soir : 代々木 Zher the Zoo à yoyogi.
C’est une très belle salle de concert, le son est un peu fort ; il y a plusieurs concerts mais l’événement principal reste les 15 ans du groupe Salome no Kuchibiru que nous avions reçu à Paris pour Paint Your Teeth et qui reviendront l’an prochain pour la japan expo.
C’est un lieu vintage, les gens sont habillé comme des loulou des année 60 et aiment danser. Les concert sont bien et on est très heureux avec Reiko de voir nos amis Kyoko-san, Satoshi-san et Kazumi-san. Évidemment ce sont un peut les star de la soirée et on a a peine le temps d’échanger quelques mots notamment avec Kyoko qui est vite submergé par les demandes de photos et d’autographes.
On rentre tranquillement avant le métro shinjuku, on s’arrête dans un restaurant de Ramen, on mange bien puis on rentre se coucher sur nos tatamis.
Aujourd’hui on va au matsuri du temple Kitazawa Hachiman Shrine. Haruchan va vendre des yakisoba dans le temple et nous à invité a aller voir. On refait plus ou moins la petite balade d’hier, jusqu’à la boutique de l’antiquaire. On entend déjà les cris des enfants qui portent les mini-Mikoshi, les petits hôtels shinto posés sur une châsse en bois et que l’on porte dans les rues en scandant des chants spécifiques. Les modèles que les enfants portes sont des miniatures. C’est assez mignon. Comme les grands, ils se rendent de l’entrepôt ou on stocke les hôtels durant l’année jusqu’au temple.
On devance le cortège puis on se place de façon à le voir arriver au sanctuaire. Le sanctuaire est remplis de monde depuis tôt le matin des processions d’omichoji ne cessent d’arriver. Il y a des stand de nourritures partout Karaage, Okonomiyaki, takoyaki, yakisoba….
Et même la bière Hikachino que j’aime beaucoup et de bonnes glaces. Il y a énormément de monde, on va voir un peu les cérémonies puis, en rentrant on croise Haru-chan qui nous offres deux barquettes de yakisoba.
On s’éloigne un peu de la foule et on va continuer notre petite promenade plus au calme.
Les rues du quartier résidentiel sont très calme. Près d’une église anglicane, derrière l’ambassade de la république d’Angolas, un peu plus loin que le sanctuaire, il y a un bel arbre, comme l’arbre-digne de sakai il a été frappé par la foudre mais bourgeonne encore.
On rejoint le magasin d’antiquité sur la grande rue mais on y trouve rien à ramener et on finit par retourner chez Yoshiko se mettre au frais et boire encore une bière.
Le soir on va manger avec Yoshiko, Haru-chan doit nous retrouver ensuite, on a prévu d’aller dans un restaurant que yoshiko aime particulièrement, mais comme il est fermé, on va dans un restaurant de curry japonais : ポニピリカ Ponipirika. La musique est vraiment sympa, la soupe de curry délicieuse. J’en prends un au poulet, c’est vraiment très bon.
Haru nous rejoins un peu tard. Nous recevons un cadeau de mariage de la part de Yoshiko et Haru :-) ! C’est deux paires de baguettes avec nos noms gravés dessus en katakanas. On est ému et très content.
Après le restaurant, Yoshiko nous emmène dans son bar favoris ou les clients ont droit de fumer des cigarettes mais ou je doit sortir pour fumer mes Kreteks car elles sentent trop fort. C’est un petit standing bar, en sous sol, très populaire. Les clients boivent de la bière ou autre en regardant le sport à la télé. Il y a quand même une ambiance plutôt sympa. Yoshiko y retrouve un ami dont elle semble très proche.
On fait la fermeture du bar et on rentre joyeux en chantant “Gokigen Da Yoooo ! ”. Avant de me coucher je commence a faire les valise, demain nous déménageons pour le Tokyo Dome Hotel ou j’ai réservé une chambre pour deux nuits.
Nous quittons donc de bon matin Shimo-Kitazawa pour le centre de Tokyo, Jimbocho près de Kanda. Nous sommes bien chargé de nos sac à dos et instruments que nous allons déposer au Tokyo Dome Hotel ou j’ai réservé une chambre pour deux nuits. En 2013, lors de mon premier voyage au japon, après presque 2 mois de pérégrinations du nord au sud et retour en train, on avait passé une semaine à Tokyo. Gaël était partis retrouver celle qui n’était pas encore sa femme à Nagoya : Yuko Kuwahara. Emilie, François, Laurence la cousine de Gaël et moi on logeait dans une maison du quartier de Roppongi. Un jour Emilie et François partent ensemble pour Tokyo dome et montent sur la montagne russe. J’y monterais aussi avec Laurence et ce sera la peur de ma vie. Finalement le soir on montera en haut du Tokyo Dome Hotel et la vue du 45ème étage des lumières de la ville était magnifique.
J’y suis retourné l’année suivante ; je venais de rencontrer Changmi et on marchait beaucoup dans Tokyo avec Gaël (François était déjà rentré en france). Un soir après une répète ou un concert chez Euro on rentrais chez Ryusuke en marchant ; quelle longue promenade jusqu’à Nichi Nipori ! On était retourné en haut.
Le hall d’accueil est très spacieux, une hôtesse vient vers nous on lui demande si on peut laisser nos bagages ; la chambre d’hôtel ne sera disponible qu’à partir de 14h.
Elle revient avec un grand chariot, on pose nos affaires et on va faire une promenade. L’ancien jardin japonais de Karakoen est tout à côté, je me souviens de l’avoir visité sous la pluie en 2013. Aujourd’hui aussi il ne fait pas très beau. Très moite. A l’entrée du jardin je remarque de grands brûleurs d’encens anti-moustique. De fait le parc est bien joli, la perspective avec les immeubles moderne en fond, le tokyo dome est presque intéressante, mais il fait moite et il y a plein de moustiques… on ne peut pas s’arrêter 1 minute sans se faire dévorer. C’est aussi cela le Japon…
On fait quand même le tour du parc, puis on revient vers l’hôtel. On va manger dans un restaurant chinois un peu kitch mais très bon, avec un menu pas trop cher. Soupe épaisse et gluante délicieux, riz frit….
On retourne a l’Hotel ou on nous donne notre chambre, au 16ème étage. L’hôtel est sympa mais pas tout jeune. Les couloirs sentent le tabac. Mais la chambre est propre, assez grande, il y a un minibar, un téléphone avec WIFI est fournis. Il y a 2 lits séparés mais assez grands.
On se repose un peu. Reiko doit aller à la poste pour envoyer de l’argent a son amie qui a envoyé des légumes bio chez Yoshiko.
Je reste à l’hôtel et m’occupe de mettre définitivement en ligne le nouveau site web de Kosak Chocolat. La vue est très belle. Du 15éme étage on surplombe le Tokyo Dome ; aujourd’hui il y a un concert de star Koréenne, d’ici la foule qui se presse ressemble a une procession de fourmis multicolore, c’est assez beau et ordonné mais un peu effrayant.
Reiko reviens à l’hôtel, on fait une petite sieste pour se détendre et on répète une version courte (sans récital, juste les chansons) de notre spectacle.
On monte au café du 45ème étage pour voir la vue, mais Reiko ne la trouve pas extraordinaire ; pour tout dire l’hôtel me semble un peu vieillot par rapport a mes souvenirs. On redescend rapidement.
Le soir on sort pour dîner avec mon vieil ami ryusuke que l’on part retrouver près de la station de métro. Ça fait longtemps qu’on ne s’est pas vu et on est bien content.
On marche un moment cherchant un coin sympa ou aller, sans trop d’idées. J’aimerais bien manger du Samma, cette seule piste pour nous guider. On évite 1 ou 2 restaurants recommandés par des rabatteurs et finalement on échoue dans un Izakaya pas trop nul en apparence.
On mange bien sur du Samma qui est a la carte et on boit de la bière. Junnishiro, le frère de Ryusuke doit nous rejoindre un peu plus tard, finalement vers la fin du repas, il arrive à garer sa voiture près du restaurant mais il ne nous faut pas tarder car il nous emmène dans un restau de son quartier (vers Shimo Akatsuka ?) .
Il faut bien 45 mn en voiture, et le resto en question, spécialitées de viande cru, est fermé. Heureusement il y a un autre izakaya, bon aussi ouvert à côtés. On grignote en buvant encore jusqu’au dernier métro.
Avant de prendre le métro on va acheter une glace à l’azuki dans un combini, puis Ryusuke nous accompagne jusqu’a Ikebukuro et on descend à la suivante Lidabashi. On marche 10 mn environs, nous arrêtons dans un combinis acheter le petit déjeuner, puis rentrons dans notre hotel pour notre première nuit de jeunes mariés en tête à tête.
Aujourd’hui, le taifun Jebi doit survoler le japon. Il est conseillé de rester chez soit mais si le vent ne souffle pas trop fort, on prévoit quand même d’aller voir notre amie Hee chan et si la soirée est pas trop venteuse d’aller au concert de Cosmos Report à Shinjuku.
On commence par prendre le petit déjeuner acheté hier soir en rentrant de Lidabashi. Il fait gris mais le vent ne souffle pas trop.
Vers midi on part à Shinjuku ou on a rendez-vous avec Hee-chan, une amie de Reiko.
dans le train la harpe qu’on voit après yotsuya----
C’est une très jolie jeune fille qu’on retrouve à une des sorties de la gare. Comme elle sort d’un cours d’escrime théâtrale, elle porte encore le Hakama qui lui va très bien. Après les présentations, elle nous propose de nous emmener dans un petit restaurant de viandes grillées sur de mini barbecue individuel.
C’est un tout petit endroit, on mange assis sur de haut tabourets, accoudés au bar en buvant des bières. On pourrait se croire sans un Shushi bar, mais il n’y a que de la viande ; délicieuse. Ça s’appelle Jiromaru, dans le quartier chaud de Kabukichou.
Les morceau de viandes, découpées en petite pièces sont présenté derrière une vitrine réfrigérée. On fait son choix de 4 ou 5 morceaux différents et on les grilles soit même à convenance sur un petit grill personnel.
On se régale les filles discutent en japonais mais j’arrive en comprendre globalement et Hee-chan parle un anglais très correct.
Le dernier morceau de boeuf que l’on choisi en particulier, lardé de lignes blanches de gras est délicieux.
Après les restaurant on marche un peu et on va dans un café très conventionnel pour continuer notre conversation. Vers 14h30 Hee-chan rentre chez elles, avec Reiko on se ballade un peut à Shinjuku cherchant à tuer le temps ( Monter à la tour de la préfecture de Tokyo ? mais on l’a déjà fait tous les deux… La librairie de la mairie de Kabukichou ? Elle est fermé… un cinéma ? Rien d’intéressant….) et puis il pleut et Reiko est fatiguée, alors on décide de rentrer à l’hôtel, faire une sieste et revenir peut être ce soir pour le concert de Cosmos Report.
Dans le train, je décide de descendre avant, à Lidabashi, afin de passer à la librairie de l’alliance française à Tokyo, ou je ne manque d’aller à chacun de mes passages à Tokyo. Cette fois ci j’espère y trouver la traduction française du roman noir qui se passe à Shimo Kitazawa, une histoire sordide de tatouage Irezumi.
Grand vent alors je trace entre la station Lidabashi et l’alliance française. J’aime ce bâtiment et le petit jardin devant. Ils n’ont pas mon livre à la librairie mais il peuvent se le faire livrer dans … 1 mois, alors que je serais déjà revenu à Paris. Tant pis.
Je fume une Kreteck sur le petit banc devant la librairie alors que le vent se lève de plus en plus fort.
En rentrant à pied jusqu’à l’hôtel, je m’arrête à Canal Café et achète un gâteau “Mont Blanc” que nous partageons ensuite avec Reiko. C’est le moment où le vent souffle le plus fort, mais le taifu ne survole pas vraiment Tokyo. En revanche une fois rentré à l’Hôtel, je vois sur internet les vidéos terribles d’Osaka, l’aéroport du kansai (KIX), au milieu de la mer est inondé, et un bateau partis à la dérive va percuter le pont qui relie l’aéroport à la terre. Impraticable pour plusieurs jours. Dure situation !
On se demande si Ryusuke, qui devait rejoindre sa famille à Sapporo par avion à bien pu partir, d’autant que dans quelques heures, c’est Hokaido qui sera durement touché par le Taifun, puis dans la foulé un tremblement de terre.
Pour le moment à Tokyo, le vent baisse un peut et on décide d’aller au concert de Cosmos Report, groupe de Free Jazz mené par Suzuki san, l’homme au deux saxophone simultané.
On les a rencontré en 2017, lors du festival Paint Your Teeth In Paris durant lequel nous avons commencé notre histoire Reiko et moi. On se souvient d’une jam session formidable au village saint paul, sanshin, sax fou et guitare.
C’est une petite salle de concert, dans une cave ou le concert à lieu. On est sur le chemin quand une voix derrière nous nous interpelle. C’est l’ami Taku-san, qui se propose de nous amener jusqu’au lieu qui est un peu caché.
C’est une belle soirée donc et un très beau concert de Suzukisan, Ryo kun, pianiste exceptionnel, tout en subtilitée et en sensibilité, mais pouvant aller jusqu’à la puissance la plus percutante dans son jeu, une guitariste et une batteuse que je ne connais pas. Viendra s’y joindre plus tard l’amie Cixa, de retour de festival en Corée et distribuant des bonbon coréens a la volée, qui pour le moment n’est venue qu’en spectatrice, pour nous souhaiter ses voeux de bonheur et nous offrir une bouteille de vieux saké Koshu et du poulpe séché… mais elle ne resistera pas a la tentation et se joindra à la bande pour la seconde partie.
Après un concert brillant donc on se met sur le chemin du retour. Ryo kun se propose pour nous ramener à l’hôtel car c’est sur sa route. On monte donc tous, Cixa, Takusan et nous dans la voiture de Ryo. Taku san comme a son habitude super affable, le trajet et joyeux et notre carrosse nous dépose pour notre deuxième nuit au Tokyo Dome Hotel.
Reiko à envie d’aller voir le Canal Café et l’Alliance française, on part donc vers Lidabashi, vers 11h après avoir petit déjeuné, quitté la chambre et laissé nos affaires au hall de l’hôtel. On passera les chercher vers 15h00 avant de partir pour Chikyuya près de Kunitachi ou on rendez vous à 18h00 pour les balances.
On fait donc notre balade sympa en suivant la promenade le long du canal.
La boutique de Canal Kafé est ouverte mais le bar le long du canal d’où l’on peut voir les barques est fermé. On fait donc une petite promenade pour passer le temps, dans le quartier “français”, une boucle qui revient par l’alliance française. Il fait très beau aujourd’hui, c’est souvent comme ça après les typhons.
De retour au Canal Café, l’appétit est venu, on achète une salades et un plat de pâtes, qu’on va manger en buvant du café.
Le vent souffle toujours fort mais il fait bien soleil et un peut chaud lorsqu’on est pas à l’ombre. On reste une petite heure à regarder passer les trains de l’autre côté du canal, ramenant régulièrement le parasol-rouleau que le vent invariablement repoussait.
Avant de retourner à l’hôtel, on achète des gâteau très bon du Canal Café pour Moyo-pon, Hiruri et Kazumi. Ils sont emballé et mis dans une petite boîte mignonne en forme de maisonnette.
On récupère nos gros sac à dos à l’hôtel et on file à Kunitachi. Il faut changer à Shinjuku, ce n’est pa très pratique car on est très chargé. On prends la Chuo Main Line par laquelle on a parfois une très belle vue sur le mont fuji au loin. Je m’amuse comme à mon habitude a lire les noms de station et interpréter les kanjis.
On a pris un train lent qui s’arrête à quasiment toutes les stations. Mais ce n’est pas si grave car on a bien le temps. Malgré cela, on va quand même arriver légèrement en retard. Saori et Kazuhide et Norihiko de Takkiduda sont déjà sur place. Mudai san aussi, elle nous donne un petit cadeau de mariage, deux jolis bol pour la soupe avec des petits lapins sculptées dessus. En plus il y a un petit malentendu ; Eriko chan, la “mama” de Chikyuya n’avait pas compris que Takkiduda allait jouer 25mn seul en plus de collaborer avec nous. Mais tout s’arrange finalement.
On fait nos balances en premier du fait que l’on va jouer en dernier. Un peu dans le stress on s’en sort vite et j’enchaine de suite par l’installation de la caméra et l’ordi pour diffuser le concert en direct vidéo sur facebook.
Malheureusement il me manque des convertisseur de prise japon-france, je peut soit alimenter la caméra soit l’ordinateur. La batterie de la caméra s’use super vite donc je ne garde que l’ordi. Mais mon erreur fut de vouloir d’abord diffuser le concert de Takkiduda, du coup il ne restait plus de batteries à l’ordinateur pour nous. On a le son de tout le concert ; mais pas l’image qui coupe lorsque la batterie de la caméra est tombée. Il faudra demain que j’aille acheter un convertisseur chez “Bic Camera”.
En attendant je vais au bar boire une bière que je demande en anglais a la serveuse tibétaine (ou népalaise ?) qui ne comprends pas le japonais. Elle est en train de discuter en anglais avec un jeune homme que par son attitude envers la gent féminine je devine bien français… Bingo !
Plus on discute plus je me dit que ça n’a pas tout à fait l’air d’être un hasard. Il est venu sur les conseils d’un ami français qui vit au japon depuis un an, étudiant… ah bon… un certain Maxime. Sur le coup je ne voit pas de qui il s’agit. Et je comprends mieux quand je voit débouler les deux frères Lauret Maxime et Pierre avec une cohorte d’amis français. Ils s’installent entre eux à une table. Bien sur Mr Maxime sait parler et comprends bien le japonais, attitude samurai a base de “Unn !” et Pierre le suit.
Ils sont venus surtout pour Takkeduda, qu’on leur avait permis de rencontrer en 2016, lors du premier PYT in Paris et sont un peu surpris de me retrouver là, marié à Reiko.
C’est amusant de voir Pierre parce que hier on parlait de lui avec Cixa, qu’il avait dragué à Paris, il était ensuite allé quelques temps à Tokyo ou il s’étaient éventuellement revu, mais lui avait jeté son dévolu vers une autre apparemment.
Le concert commence par un chanteur-guitariste d’Osaka que Reiko connais bien, très sympa, style folk rock. Apparement c’est lui qui aurait permis à Bonkichi de faire son premier concert solo. Le second groupe, un duo basse guitare est super aussi, très sensible ; le chanteur semble assez intimidé, mais sa musique est très subtile et belle.
Ensuite Takkeduda remplis bien sa demi heure (et un peu plus…) avec un show à base de danse (Norihiko) et de projections. C’est un peu trop chargé à mon goût. Parfois trop bruyant mais il y a de très belles choses.
Ah oui ! ce soir là il y a aussi Suzuki-san qui est venu, et il se trouve que Eriko san le connais bien, c’est une bonne surprise. Il s’installe a une table et c’est lui qui nous permettra d’avoir une vidéo correcte de notre concert. Merci Suzukisan.
Donc ce soir on joue avec Takkeduda qui partira avec nous en impro sur la musique du cosmos et Mudai-chan (PYT 2016,le premier ! ) qui dansera une Mibingi fantomatique parfaite. Et donnera à notre conte une allure de Kwaidan. En particulier parfaite vers la fin lorsque Mibingi se noie, elle fait une danse de voile avec un foulard bleu vert, jouant sur la transparence, c’est le corp de la noyée dansant sur les vagues. Parfait.
Le concert terminé, on a un peu de temps, de quoi boire un dernier verre et manger des yakis-soba, mais on ne peut pas s’attarder trop longtemps. Les français partent vites pour être sur d’avoir le train, on part un peu plus tard avec Jeremy, le premier gar que j’avais rencontré au bar. On arrive a temps pour un des derniers train, c’est un rapide. A Shinjuku je suis un peu inquiet, on va devoir monter avec tout notre barda dans un des derniers train de la Yamanote line, mais ça se passe bien. Jeremy lui aussi part dans la même direction, il descend à Ebisu, une ou deux stations avant Meguro ou se trouve l’appartement d’Eba Chan qui nous héberge quelques jours.
Presque 1h du matin déjà et on se guide au Google Map dans les rues de Méguro, repassant le superbe pont avec la vue sur le château love hotel d’un côté et les immeuble de Shinjuku de l’autre. Des souvenirs me reviennent de 2015, l’année où nous avions une maison, prêté par notre ami Sachio. Nous contions y retourner lors de notre tournée 2016, mais le décès subit de Sachio avait fait que l’on avait du trouver une autre solution en urgence. Heureusement, l’ami Ryusuke était (une fois de plus) là pour nous sortir du pétrain.
L’appartement d’Eba n’est pas si loin de la gare, mais on est fatigué et les sacs sont lourds. C’est un peut dur sur la fin. On finit par trouver l’immeuble et Eba descend nous chercher. L’appartement est au 7ème étage. L’immeuble est habité (comme beaucoup dans ce quartier) par une majorité d’étrangers. Avant de rentrer dans l’appartement Eba nous prévient de faire attention à son chat Supersonique qui pourrait être tenté de s’échapper. On rentre donc prudemment, l’un après l’autre.
L’appartement est grand et très beau. Il y a une grande baie vitrée ouvrant sur une terrasse et la vue (surtout de nuit) est proprement stupéfiante. On voit au premier plan la piscine de Meguro, puis divers immeubles s’échelonne et dans le lointain on voit entre deux grattes ciel la tour de Tokyo qui pointe.
Au centre du loft, un grand tapis bleu ou Supersonique s’étire au milieu de ses jouets éparpillés.
On s’assoit un peu pour souffler, et boire un thé. Eba nous explique que nous dormirons sur le futon sur la plus haute mezzanine. Lui prendra le canapé qui est un peu trop petit pour 2.
Il est déjà tard, on prends rapidement nos douches Reiko et moi et après avoir discuter un peut avec l’ami Eba, tout le monde va se coucher. Eba lui doit se lever tôt pour aller travailler demain matin.
On se lève avec Eba Chan, et avant de partir à son travail, il a le temps de m’expliquer la parfaite technique pour réussir un parfait café à la cafetière à filtre conique. Tout est précisément pesé, mesuré, calculé au gramme prêt. Je m’y essaie à mon tour, même si j’ai oublié certains détails le café qu’on boit après son départ est toujours très bon.
On s’amuse un peu avec Mr Supersonique, puis on décide de partir en promenade, faire quelques course afin d’acheter de quoi préparer à manger (et en profiter pour faire des économies).
On se dirige vers le sanctuaire shinto Otori Shrine, au passage on note les préparatif pour le matsuri du week end prochain. Après le “musé de Parasitologie” charmant ! on tourne à gauche dans les petites rues, j’aimerais montrer à Reiko la rue en fer a cheval, de forme caractéristique, vestige de l’ancien champ de course hippique qui faisait jadis (ère Meiji) la renommée de Meguro. Sur un plan ou une image satellite, on imagine sans peine en voyant la forme originale vraiment en U de cette rue qu’il ne peut s’agir que d’une des extrémitée de l’ancienne piste ou couraient les chevaux.
On poursuit la rue en ligne droite qui elle aussi se superpose à l’ancienne piste de course, j’essaie de retrouver l’ancienne maison de feu l’ami Sacho, en vain, la maison n’est plus là, sur le terrain vide un écriteau “a vendre”. J’ai un pincement au coeur.
Juste à côté, dans le petit parc ou un soir nous avions attendu le retour de Sacho, je revois le vieux Sakura, toujours là lui, et ça me fait plaisir.
Je propose à Reiko de poursuivre la promenade vers le parc boisé que j’avais découvert en rejoignant le métro Musashi Koyama en 2015 pour aller récupérer les minis Kamishibais imprimés pour Yuiko Tsuno… un autre aventure !
C’est un grand arboretum avec de nombreux arbres de diverses espèces du japon et du monde, qui ont étés transplantés ici à Tokyo afin de tester leur capacités à s’acclimater.
Le parc s’appelle Rinshi no Mori Park. Je l’aime beaucoup et y trouve une atmosphère champêtre. Il y a des retraités et des familles, quelques musiciens mais aux dires de Ryusuke a qui j’en parlais plus tard et qui habita un temps la maison de Meguro, suite aux frasque bruyants de l’ami François qui l’avait obligé à quitter son appartement de Nishi Nippori, c’est une tout autre faune qui fréquentait les lieux a la tombée du soir, et dans les recoins sombres il se passerais…. des choses.
Nous, ignorant cela, on profite d’autant plus paisiblement de notre promenade sous ces beaux arbres. Puis on retourne jusqu’à la grande rue principale de Meguro et au supermarché Tokyu store.
Partis sur une idée de préparer un curry on se replis sur une solution plus basique d’acheter du riz précuit pour 3 jours, quelques légumes, du poulet émincé et on va préparer un bon vieux riz grillé Chawan de tonton Gilles. J’y ajoute deux bière artisanale, dont une venant de Iwate, qui à elles seules representerons presque la moitiée de la note ….. et je me fait asticoter par Mme ma femme. Bienvenue dans ma nouvelle vie...
On rentre et on prépare le repas, que l’on mange joyeusement avant de sombrer dans une petite sieste, bien méritée. Supersonique lui, toujours farouche, regarde d’un oeil suspicieux ces étranger qui ont envahis son quotidien bien réglé de chat tokyoïte.
On se prépare pour partir retrouver les amis Irurichan, Kyokochan, Satoshisan, Erazer san et toute la bande de the Hills : Jetty, Eiko, Naoaki pour un mini feu d’artifice organisé pour notre mariage. Ça se passe dans un petit jardin public près de la gare d’Asagaya.
En fait il s’agit de baguettes pyrotechnique qu’on tient à la main et lancent des flammèche comme un vrai feu d’artifice miniature. Jeu d’enfants et d’adolescent, qui ce soir prends un charme nostalgique particulier.
On retrouve Iruri alors qu’on flâne dans le petit passage commerçant près de la gare D’Asagaya. On passe devant un magasin de Shamisen. Interloqué, je rentre et on discute un peu avec la vieille dame qui est là. Elle et son maris tiennent cette boutique depuis les années 60, les jeux olympiques de Tokyo. Et avant c’était un vieux monsieur qui y était et faisait aussi des Shamisen. A cet endroit on vend des shamisen probablement depuis l’ère Meiji, et peut être même avant. J’aimerais bien, mais je n’ai pas l’honneur de pouvoir essayer un des instruments de la boutique. Mlle Erazer nous retrouve alors que l’on sort de ce magasin. On se rend ensemble dans le petit jardin ou nous attendent déjà Jetty Eiko et Naoaki. A côté du parc il y a un bar, puis a l’angle de la rue un liquor store ou avec Jetty san on va acheter des bières.
Kyoko san, amatrice de bon vin arrivera un peu plus tard, ce sera l’occasion de retourner chez ce marchand de vin pour acheter du vin… californien.
La soirée est très sympa, il fait beau, pleut juste un peut a un moment pour rafraîchir la nuit. On bois des bières, du saké et du vin en mangeant des yakisoba, salades karahage et en écoutant de la musique punk et en allumant ces petits feux qui scintillent de mille étincelles dans la nuit. On se croirait revenu au temps du lycée. Le feu d’artifice tout petit de notre mariage à vraiment un charme fou. Il y a même cette histoire de Eiko et Kyoko, petite histoire d’amour déçu et de coeur brisé comme on en a à 16 ans.
Moi ça me rappelle un peu la nuit ou Jeremie Fred et moi avions brûlé nos cours du lycée une fois le bac obtenu.
Finalement Eba chan à fini son travail trop tard et n’a pas pu venir ce soir, on rentre tranquillement à Meguro, il ne dort pas encore et regarde la télé. Alors on partage un bon whisky pendant que Reiko se douche et part se coucher. Je m’en vais fumer une dernière Kretek en contemplant de haut la nuit de Tokyo. Combien de petit parc caché ou des gamins ont les yeux qui brillent en regardant s’envoler, insouciant, les étincelles de leur jeunesse.
Ce soir on reprends du service, il y a concert organisé par nos amis de Salome No Kuchibiru, c’est dans un petit Izakaya caché dans le mystérieux quartier de Yotsuya.
Mais pour le moment, je dors tard et on petit déjeune lentement, en tentant d’apprivoiser Supersonique qui ne se laisse guère amadouer. On fait la lessive aussi entre autre.
Et on prends le déjeuner à base de reste d’hier qu’on agrémente d’une soupe aux légumes. Il reste une bière acheté hier et que j’avais oublié ! Je suis heureux.
Après le repas je somnole comme un bienheureux. Et on engage une discussion avec Reiko qui finit sur un paris amusant. Peut on aujourd’hui (et en particulier à Tokyo) se rendre à un rendez vous précis sans utiliser google Earth. On prends les paris ; chacun partira à son moment et on se retrouvera au bar en question le “Bankurawase”. Je ne triche presque pas. Et puis finalement on décide de partir ensemble, prendre la Yamanote jusqu’à Shinjuku et finir à pied en traversant (ou longeant) le jardin impérial Shinjuku Gyoen . Sur place ce n’est finalement pas si simple… il faut une bonne marche mais comme on est motivé ! Et sur le chemin en plus on s’arrête dans un petit kiosque a Taiyaki, c’est la première fois que je goûte ces gaufres en forme de poisson fourré à la pâte de haricot rouge Anko chaude. Un régal.
Nous rejoignons le jardin impérial et le longeons un moment car il est déjà fermé. Dans les horaires d’ouverture, moyennant une petite admission, il est possible de le visiter.
Nous arrivons à la station de métro “Yotsuya Sanchome”, yotsuya… nous voilà dans le quartier maudit de Yotsuya, le Tokyo des kaidans : fantômes et Yokais !
Nous rentrons dans un petit quartier juste a l’est de la station, un dédale de ruelle avec les petites échoppes comme il en existe encore au japon. C’est un peut Golden Gai sans les touristes. Ruelles minuscules escaliers, café, izakaya, quelques auberges traditionnelles Ryokan. Une clientèles des izakaya, très col blanc, les salarimans de shinjuku arpentent les rues la nuit tombée. Mais au coeur de la nuit, à l’heure du ---- si l’on y croise une ombre, mieux vaut ne pas s’attarder car les spectres rodes dans ce quartier.
On le traverse de long en large à la rechercher d’un petit bar arti : アートスナックばんくらわせ ー art snack bankurawase. C’est un plan super gentiment programmé par nos amis de Salomé no Kuchibiru.
On suit une rue, puis on la remonte, on cherche la petite impasse qu’il faut explorer pour trouver : le petit café de poche avec juste un comptoir et une petite table dans un coin. Le bar, tout petit et assez “vintage” est tenue par une barmaid “mama-san” qui sert les clients, leur prépare des petits plats et fait la conversation. Il y a toute une équipe qui se relaie selon les jours et s’entend joyeusement et la clientèle est majoritairement d’habitués. On commence à monter les instruments et nous accorder, puis j’installe ordis et caméras pour filmer la performance (intégralement j’espère aujourd’hui). Nous rejoignent Mudai chan, Satoshi et Kyoko chan. Satoshi connais assez bien le quartier et à ce que me traduit Reiko, il aurait fait des recherches sur le quartier.
La barmaid se mêle à notre conversation, et finit par nous proposer d’abandonner quelques minute la buvette pour nous emmener voir une mare étrange près d’un temple shinto soit disant habitée par divers types d’esprit farceur que l’on pourrait apercevoir le soir venu.
La nuit est tombé et l’étrange procession parcourt les ruelles et escaliers jusqu’au sanctuaire Tsunokami Benzaiten. Une sorte de mare à côtés du sanctuaire avec un bras traversé par un pont rond. Pas âme qui vive, l’ambiance est bien particulière. J’en apprends un peu plus sur ce quartier qui s’appelle Arakicho. Il est établie sur l’ancien domaine d’un Daimyo. La légende dit qu’autrefois ce lac était plus grand et que le Shogun Tokugawa Ieyasu venait faire baigner son cheval ici. Mais d’autres histoires bien plus inquiétante circules sur l’endroit ; notamment à propos de Kappas, esprit mauvais, homme lézards qui enlèvent les enfants et les jeunes filles.
Ce quartier est bourré d’histoire de ce genre, outre le célèbre fantôme de Yotsuya, rendu célèbre par une pièce de No ; une fois retourné au troquet la barmaid me montre un plan du quartier où sont référencé quelques lieux légendaire. Hélas elle ne peut me donner ce document, mais me dit qu’il est disponible à l’office de tourisme de shinjuku.
Le site est idéal pour faire vivre la légende de Mibingi. Et ce soir, une fois de plus Mudai chan l’incarne parfaitement. On joue en acoustique dans cette boite à chaussure ; le public est très chaleureux, on se croirait en famille. Eba chan nous à rejoint après son travail ; juste avant le concert. Kenji le batteur de Ugadub (Paint Your Teeth in Paris 2016) est venu aussi, d’assez loin.
Après notre prestation, c’est Salome no Kuchibiru, eux mêmes, une acoustique et intime performance. Tout à fait à l’aise dans ce cadre vintage, l’ensemble à un goût nostalgique venu de l’époque showa. Cette soirée est très belle, il ne fait pas trop chaud, on a fait un très beau concert, depuis l’extérieur du bar, sirotant une bière on écoute la voix mélancolique de Kyoko san. A côté de moi, mudai assise sur le trottoir fume une kretek qu’elle m’a taxé et dont l’odeur m’enivre. Je serre ma Reiko dans mes bras.
Lors des plusieurs “Chapeaux” que Satoshi san à fait circuler les clients ont étés bien généreux et on repart avec une très belle enveloppe.
Eba est rentré un peu avant nous, on le rejoint à Meguro après s’être offert un bon Ramen coréen. Il ne dort pas encore et on finit la soirée tranquillement par quelques verres de vin puis whiskies.
C’est le Week end, et après le bon café de maître Eba, on décide d’aller se promener tout les trois, faire un tour du côté du sanctuaire ou à lieu le matsuri aujourd’hui. C’est un peu trop tôt pour les Yakisobas et Takoyakis, alors on refait la promenade de l’autre jour, la rue en fourche, la ligne droite, l’ancienne maison de Sacho, le vieux cerisier, l’arboretum… tout en discutant.
Au sortir de l’arboretum on entends des tambours au loin. Probablement la procession du matsuri. Ce sont en effet des processions d’enfants portant de petit Omikoji vers le sanctuaire principal. On descend la rue qui longe le temple bouddhiste Ryūsenji pour rejoindre le croisement avec le pont de la rivière meguro devant le sanctuaire Otori Shrine.
Au final, les yakis sabas et takoyakis du matsuri nous semblent un peu cher. On va acheter des légumes dans une petite échoppe en face de chez Eba, et quelques Karaage dans un restaurant fait exprès et on rentre préparer un repas rapide, salade, légumes et karaage. Facile et très bon.
Après une courte pause digestive nous prenons la route vers Fukuwa café près de la gare d’Eifuku. Ce lieu est tenu par Miwako-chan qui est une amie de Reiko. Ce n’est pas tout à côtés, on y arrive vers 16h30. On fait les balances de nous et 3 autres groupes.
A peine ces préparatifs achevés tout le monde quitte le bar pour l’Izakaya à côtés et on dîne de sushis, karaage (encore !) edamame… et bois de la bière 18h00 ! Ce n’est pas très raisonnable.
On retourne au bar et on attends les premiers clients qui sont accueillis par des “Irasshaimase !!!” sonores et des applaudissement. Tous sont très surpris.
J’ai fini par comprendre qu’on fêtait l’anniversaire du bar (10 ans ? 5 ans ?).
L’atmosphère est donc très joyeuse. On joue en premier. Comme on n’a que 20 mn on a préparé un concert “allégé” des parties de récit et de l’improvisation cosmique centrale ; on ne joue que les chansons.
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Après nous, des groupes de rocks au noms étranges : Pomt., 源栄製作所 motoe seisakusho, B3BB et enfin le groupe du bar, avec l’équipe du lieu et Miwako chanteuse en robe rouge sexy : Fukuwa Band.
Ce soir je bois des Highball citron en fumant des Kreteks. La soirée est généreuse, tout le monde s’amuse bien et certains ne marchent plus bien droit en fin de soirée.
Petit à petit les gens regagnent leur logis ou une deuxième partie de soirée. Nous rangeons nos bagages, et alors que le bar c’est déjà bien vidé nous prenons le chemin du retour avec
Ayumi chan, une amie de Miwako venue de Tokyo, comme nous rentrons par le même chemin on sympathise. Elle a beaucoup aimé notre spectacle, elle est aussi musicienne et illustratrice de livres pour enfant. Nous montons dans le train et au fil de la conversation, je me rend compte que j’ai oublié ma veste de samué au café… .
Comme j’aime beaucoup ce samué, acheté à Nara en 2013, lors du concert après le typhon, je décide de rebrousser chemin jusqu’au café, en espérant retrouver la veste. Ayumi nous accompagne gentiment. Il n’y a qu’une station heureusement. Ayumi appelle Miwako ; tout le monde est retourné à l’Izakaya de tout à l’heure, le café est fermé mais Miwako nous dit qu’elle n’a rien trouvé ce soir mais qu’elle cherchera mieux demain.
Nous n’avons pas d’autre choix que de rentrer à Tokyo et d’espérer que la veste sera retrouvé et que je pourrais la récupérer.
Enfin ce n’est pas bien grave et dans cette affaire nous avons surtout gagné une amie me fait remarquer Reiko. On soupçonne même ce Samué de s’être transformé en Yokai, et fuyant ma vue pour que je l’oublie aurait de la sorte organisé notre rencontre Reiko et moi avec Ayumi.
Finalement la veste sera retrouvé quelques jours plus tard et en fin de compte envoyée à Sakai, chez Reiko en recommandé.
Owari Yokereba Subete Yoshi.
On se sépare de Ayumi chan a Shinjuku, nous partons vers Meguro, encore deux nuit nous profitons de l’hospitalité de Eba-chan.
C’est notre dernier jour à Tokyo que nous quittons demain matin en train par la ligne du Tokaido.
Eba-chan nous cuisine un tajine au poulet délicieux. Très minutieux dans le choix des épicé et la préparation, pesage et découpage des légumes. C’est un véritable chef.
Et on se régale !
Après le repas Eba sort a un rendez vous du côté du Shibuya, on prévoit de se retrouver au métro Koenji pour aller ensemble au concert de Salome no Kuchibiru.
On reste à la maison, avec Mr supersonique qui petit à petit finit par s’habituer à nous. On prépare nos paquetage et on décide de laisser ici, dans la valise que j’ai utilisé pour apporter les bouteilles de vin à Eba-chan et que je ré-utiliserais pour rapporter à Mr Gaël le Kasu de sauce Soja, Moromi et Yuzusko, les cadeaux que nous ont offert jusqu’à aujourd’hui les gentils amis que nous avons rencontrés. Il y a des baguettes, des bols pour la soupe, des vêtements (une veste pour moi et un kimono pour Reiko)...
Vers 17h00 on quitte la maison, il ne fait pas très beau. Il pleut et il y fait loud. Reiko ne se sent pas très bien et décide de rentrer se reposer. Je prends le train, change à Shinjuku et retrouve Eba à Koenji. Beaucoup de souvenir dans ce quartier bohème où nous avons joué en 2015, à Koenji Mission, salle de concert sous la voie ferré, aujourd’hui fermé ainsi qu’à UFO. On est aussi venu plusieurs fois faire des répétitions ici avec Asari-chan.
La salle de concert aujourd’hui, Koenji U-hA, est à une dizaine de minute de la gare. C’est un quartier un peu branché de café et de magasins vintage chic. Au coin d’une rue je trouve un distributeur de cigarettes qui vends des Kreteks, mais il faut une carte spéciale pour pouvoir en acheter.
La salle n’est pas très grande, on paie une entrée et on peut boire un verre, on s’installe dans un coin, près d’une table. Je reconnais pas mal de visage vu avant hier à Bankurawase près de Yotsuya. La soirée est acoustique, Salome no Kuchibiru, basse et guitare acoustique ne perd pas de son charme mélancolique. C’est en revanche une surprise (bonne) de retrouver Atomic Farm en formation acoustique. Moyo Ponjoue d’une formidable basse acoustique fretless, Motohito de la guitare acoustique et Taro kun du djembé et petit xylophone. C’est très beau et très différent du son de Paint Your Teeth à Paris en mai dernier.
C’est une très belle surprise de retrouver la bande de Atomic Farm, ils sont venu de Tokyo pour ce concert et demain c’est nous qui allons jouer chez eux à Fukuoka ! On est très content et ému de se retrouver.
Après Atomic Farm, une chanteuse étonnante et que j’ai beaucoup aimé : Shimano Wakaba. Un jeu de guitare classique, des chansons dans un univers qui fait presque Giblhi et en même temps une voix éraillé par moment de sorcière ou de voleuse.
Je pense qu’elle serait super dans le festival Paint Your Theeth in Paris et je lui en parle en prenant contact.
Et puis nous rentrons, Eba et moi, tranquillement jusqu’à Meguro, tout en discutant de nos vies de quarantenaires. On change à Shinjuku et distraits tout les deux on oublie de descendre à Meguro. On décide de descendre à Gotanda et de continuer à pied par un chemin sympa qui borde la rivière.
Comme on a un petit creux et envie de bière, on s’arrête dans un yakitori moyen en étage d’un immeuble, genre d’établissement ou on commande sur une tablette mais ça n’est pas moins bon et la bière fraîche.
De retour à la maison, Reiko dormais et le chat n’avait pas mangé mais c’était plaint. On boit un dernier verre avant de se coucher. Courte nuit, demain on part à l’aventure en amoureux sur le Tokaido : première étape Atami puis Shizuoka.
Après un dernier petit déjeuner avec Eba on quitte tous les trois ensemble l’appartement. Il fait bon ce matin et avec Reiko on décide de marcher jusqu’à la station Ebisu. on longe la rivière Meguro, puis on longe le camp des forces d’autodéfense en remontant vers Meguro. Le bagage est un peut lourd mais on c’est bien reposé ces quelques jours et c’est avec entrain que l’on part à l’aventure. Et nous voilà à la gare d’Ebisu, on achète des bouteilles de thés et on embarque. Après quelques stations on arrive à s’assoir et on profite de la vue en se reposant. Prochaine station : Atami.
Atami nous y étions allé en 2014 avec Yuiko, François et Gaël. On était venu voir Mr --- qui avait son appartement là et on s’était baigné dans les sources chaudes.
Aujourd’hui Atami c’est notre halte de midi. Il faut changer de train, alors je me suis dit autant en profiter pour aller voir la mer. On achète des Ekiben à la gare, des sélections de sushis et tsukemonos. Puis on décide d’aller voir la mer et de pique niquer sur la plage avec tout notre fatras. Mais j’avais oublié que la plage et bien basse et la gare bien haute. Tous les escaliers que l’on descend à l’aller, déjà difficilement, on est bien conscient qu’il faudra les remonter. Mais voir la mer à Atami…
Alors on rejoint la plage ou des adolescents se poursuivent en criant et plongent dans la mer. on se trouve un jolie coin de sable. Il n’y a pas grand monde et il y a du vent ; mais c’est tellement agréable. Je sors le sanshin pour qu’il respire un peu l’air iodé et on chante Reiko chante des air d’Okinawa.
On mange nos sushis et on profite du bon air, il commence a faire un peu chaud, mais il y a du vent. Les bentos sont bons, dans le mien il y a même de l’anguille fumée.
En promenade digestive, il nous faut bien remonter à la gare… avec nos gros sac et tous nos bagages… et alors que le ciel se couvre rapidement. Deux jeunes filles derrière nous semblent nous plaindre, nous montons les venelles et les rue en escaliers de la ville comme deux gros insectes portant des miettes plus gros qu’eux mêmes.
On arrive à l’heure pour monter dans un train pour Fukuoka. On pose nos affaires et on repart, à demi somnolent nous regardons le paysage défiler jusqu’à Shizuoka.
A Shizuoka, il pleut des cordes. Il nous faut rejoindre Sougen, le bar où travaille Moyo Pon( de Atomic Farm PYT 2018), on brave donc les intempéries car le bar est dans le quartier. C’est en effet très près, mais comme il pleut beaucoup on arrive trempés. Mais on est bien reçu ! Le bar est tout petit, en sous sol avec un style punk, Moyo Pon nous offres d’emblée des Thés au Yuzu de bienvenue.
Les autres copains de Atomic Farm sont là aussi : Taro Kun et Motohito, on boit notre thé en fumant quelques clou de girofles avant de faire nos balances, on jouera donc en premier. Moyo Pon prends nos réglages.
Iruri chan et Kazumi chan nous rejoignent, elles vont faire une performance flûte-voix, dans le style de ce qu’elle avait fait à Paris pour Paint Your Teeth.
Le concert commence par Namako, groupe étrange mélangeant instruments electrique (guitare et basse) et traditionnel (shamisen, chants traditionnel). Un côté un peu gothique aussi et punk enfin tout en faisant du storytelling humoristique !!! assez unique et plutôt digne de Paint Your Teeth. Assez dingue, bien.
Ensuite, Atomic Farm joue le même répertoire en acoustique qu’hier, avec toujours cette superbe basse magique de Moyo Pon.
Puis c’est la belle performance de Iruri et Kazumi, charme magique, costume un peu de clown coloré, musique ambiante et un peu mystique, transe magnifique.
Et puis c’est Reiko et moi. On a mis nos tenugui imprimés des phases de la lune que Reiko nous a offert le premier jour à Tokyo dans nos cheveux. Moi à la mode des vendeurs de Ramens, Reiko attaché en arrière comme "Rosie the Riveter" sur l’affiche de propagande We Can do It. Je fait une petite photo sympa qui rappelle cette affiche.
On fait un beau concert, le son et la lumière sont parfaitement géré par Moyo Pon et son collègue. On est très heureux. Après le spectacle on vends quelques CD, il y aussi une petite enveloppe, une partie des bénéfice de la soirée que nous reverse le lieu et que nous confions à “Petit Gilles”, la peluche Padington, que Mamichan m’avait ramené de Londres en 2015 et que j’avais glissé a Reiko comme passager clandestin à l’aéroport avant qu’elle ne prennes l’avion du retour.
Comme promis avant de partir, Michiko san qui joue du Shamisen dans Namako me fait essayer son sanshin. Il est beaucoup plus grand et lourd que mon sanshin, ce qui me surprends au premiers abord. Le plectre aussi est étonnant. Et le jeu est très percussif.
J’aimerais en avoir un un jour.
Finalement on quitte la livehouse, Atsushi san un ami de Moyo pon, musicien et qui tient une guesthouse ou nous sommes invités à passer la nuit vient nous chercher. La nuit est tombé et le quartier a beaucoup changé, remplis de salari-man et jeunes quand nous sommes arrivés, une autre faune est de sortie, de nombreuses hôtesse aguichent, accompagnent ou raccompagnent les salarimans de tout à l’heure.
On quitte ce quartier dont Atsushi nous raconte qu’avant il était connu pour ces cinémas qui ont disparu peu à peu remplacé par des bars à hôtesse.
Atsushi nous conduit donc à la guesthouse ou nous allons passer la nuit. C’est un lieu qui s’apelle Miroku studio (ミロクスタジオ) atypique, à la fois guesthouse, restaurant de Oden (sorte de pot au feu), studio d’enregistrement et magasin de disque !
C’est situé dans le quartier de Miroku.
On installe nos affaire et on descend manger un pot au feu et des yakisobas préparés par Atsushi en buvant de la bière joyeusement et en parlant musique. On célèbre notre belle amitié. Et on va se coucher, Iruri et Kazumi partagent la chambre avec nous. Je laisse les dame prendre leur douche avant de prendre la mienne et d’aller me coucher sur les tatamis en m’excusant par avance et demandant à Reiko de me réveiller si d’inportuns ronflements se faisaient entendre.
Je me réveille en dernier, tout le monde, déjà descendu au rez de chaussé est en train de prendre le petit déjeuner au bar du restaurant. Hiruri chan elle c’est levée bien plus tôt pour récupérer un bus.
Le petit déjeuner avalé, on va chercher nos affaires qu’on charge dans la voiture d’Atsushi qui va nous déposer à la gare. On se dit au revoir, Kazumi elle aussi part de son côté. Avec Reiko on va poser nos affaires dans une consigne dans la gare, puis on décide de partir en promenade librement dans Shizuoka. L’objectif initial (le château de shizuoka) est rapidement délaissé au profit d’une petite colline verte : Kiyomizuyama Park. Au pied du parc il y a un jardin d’enfant et une sorte de tour Eiffel en corde que l’on peut escalader.
On fait la course avec Reiko qui gagne bien sur.
A l’entrée du petit chemin qui grimpe la colline, il y a un panneau explicatif sur le lieu. Au sommet se trouve un petit tertre, un kofun, sous lequel est enterré sans doute une personne importante. A côté de ces information quelqu’un a collé une boite de CD avec un DVD à l’intérieur. Dessus il y a écrit en anglais share DVD, UFO on Kiyozuyama Park ou quelque chose du genre. Très mystérieux, malheureusement je n’ai pas de lecteur DVD…
On s’engage sur le chemin et on commence à gravir la colline. Dès les premiers mètres, après un démarrage de chemin en escalier, une petite plateforme au dessus d’une cascade nous offre une assez belle vue. La promenade est plutôt facile mais bien agréable, c’est un chemin forestier, il y a de très beaux et très vieux arbres. Au sommet de la colline, il y a une petite clairière qui offre un joli point de vue sur la ville. Au centre de la clairière, un petit bosquet sur un tertre ; c’est le kofun. On ne sait pas vraiment qui est enterré ici. C’est un kofun rond et petit typique de l’époque Kofun tardive (6ème siècle). Il s’appelle le Kofun de Shimizuyama.
on redescend de la colline par un petit chemin forestier qui se termine par un escalier avec une rambarde métallique, on a presque l’impression qu’on va arriver chez quelqu’un mais finalement on retourne en ville.
On décide de poursuivre notre promenade un peu au hasard ; pourquoi pas monter dans ce vieux train et voir ou il va nous mener...
On choisit l’arrêt en fonction du nom, et puis on se promènera autours. On monte dans le train a Otowa-Cho et on descend à Kitsunegasaki.
A côté de la gare il y a un petit sanctuaire où nous allons : Hachiman Jinja.
Pour y aller on traverse la voie ferré par un pont sous lequel traverse aussi la voie d’eau. Un mini aqueduc-viaduc, c’est amusant.
C’est un endroit intéressant, il y a sous le tori inscrit en onomatopées les percussions des taikos du matsuri local.
Aussi dans la cour, de beaux arbres et des pilliers de pierres qui viennent d’un ancien Tori. Il son gravé d’inscriptions rehaussées de peinture rouge. Reiko me les traduits en partis, c’est un récit de guerre.
On poursuit notre promenade, au bord d’un lac un centre commercial un peu étrange. On s’arrête pour aller aux toilettes et acheter du thé et à grignoter. Puis on décide de marcher jusqu’à la mer.
Il fait chaud mais le vent souffle assez fort. On marche tantôt dans des rues pavillonnaires sans trop de charmes, tantôt le long d’une grande artère. On s’arrête dans quelques konbinis pour manger des glaces ou des dorayakis. Dans une épicerie on trouve de gros nashis (poires japonaises) pas cher du tout. Au loin, au milieux de la ville, de grande collines boisées surplombes les zones à forte densité humaines.
Une de ces colline plus proche est un temple bouddhiste avec un cimetière au flanc de la colline. on va s’y promener. D’ici on reconnais un peu la base du mont Fuji, mais on n’en voit pas la tête parce qu’il y a trop de nuages.
Après une petite pause méditative on se remet en route et on arrive bientôt à la mer. On va, tout joyeux faire une ballade sur la plage. Le sable noir de basalte venu du mont fuji est parsemé de très beau galets aux motifs complexe, galets gris ou noir a filament blanc, galets bicolores, galets à strates…
J’en ramasse quelques un. On s’assoie tous les deux dans le sable et on profite de l’instant et du bruit de la mer.
Le long des plages japonaises il y a souvent de gros tétrapodes de bétons qui permettent de protéger les terres de l’érosion. C’est une invention française, conçus en 1950 à Grenoble par le Laboratoire Dauphinois d’Hydraulique, mais ce n’est pas très beau et bien difficile à escalader.
L’air marin nous a fourbu, on décide de rentrer à la gare, un bus près d’ici nous amène à une station de train qui va à la station principale de Shizuoka où sont nos affaires dans une consigne. Je m’endors dans le bus et le train, complètement fatigué.
On récupère nos affaires a la consigne, puis on cherche l’appartement que nous avons loué sur AIRBNB. L’appartement n’était vraiment pas cher. Il est situé pas trop loin de la gare, on le trouve assez facilement. L’entrée se fait par le garage d’une maison, une serrure à code permet d’ouvrir la porte. C’est assez grand ; il y a deux lits jumeaux que l’on peut rapprocher, un coin bureau, un canapé. Une petite douche. Une table et un évier mais pas à proprement parler de cuisine, car pas de plaque de cuisson.
En cherchant bien on finit aussi par trouver la machine à laver dans les toilettes. On installe nos affaires et lance une machine.
Au moment où nous voulons sortir, on a un problème avec la serrure. Plus moyen de verrouiller la porte. On galère un moment et puis on décide d’appeler le propriétaire qui nous explique comment s’y prendre. Je finis par comprendre, en fait il suffisait bien sûr de lire correctement les instructions envoyées par mail !
Nous allons faire quelques courses au supermarché pour le repas de ce soir, soupe au miso, tofu, salade riz pré cuit, on s’en sort pas cher pour un repas a faire nous même avec un simple micro-onde.
Après le dîner, je vais acheter du jus de fruit pour le petit déjeuner au combini et j’en profite pour fumer une Kretek, il pleut un tout petit peu. Shizuoka est bien calme le soir.
Nous dormons tard, après la douche et le petit déjeuner, on part en promenade vers un nouveau coin. Au centre de Shizuoka, les ruines de Toro sont un site archéologique intéressant, témoignage de la période Yayoi qu’on a envie de visiter.
Sur le chemin de la promenade, on trouve une boutique de souvenir qui nous plait.
On entre et on regarde, beaucoup d’objet intéressant mais pas de jolies cartes pour faire des faire part. Il y a des objets d’artisanat (bois, céramiques…), des spécialitées locales à boire ou à manger, du thé…
On achète deux petits ramequin en céramique d’un beau bleu nuit, avec une trainé lumineuse comme la voie lactée. On nous offre le thé avec des petits gâteaux.
On reprends le chemin vers Toro. On arrive sur les rizières, qui font partis du site archéologique de Toro, des espèces rares et anciennes de riz sont plantés. Ce sont les espèces qui étaient consommés à l’époque Yayoi. On se promène sur des chemins terreux au dessus des rizières, remarquant quelques insectes, et grenouilles parmis les cultures.
Au delà des rizières, des maisons à toit de chaume, reproductions modernes des maisons traditionnelles Yayoi. Il y a une sorte de grange sur pilotis qui servait aussi de scène lors des fêtes de village. Puis les maisons, dans lesquelles on peut entrer. Les maisons sont semi enterrées, le sol est creusé d’à peu près 50cm, circulaires, de 6m de diamètre à peu près avec un feu central et des nattes de pailles de riz roulées.
Au milieu du “village”, sous un petit grenier un vieil homme m’explique comment on faisait du feu a l’époque yayoi en utilisant une baguette en bois que l’on fait tourner très vite sur une planche en bois à l’aide d’une corde enroulé, que l’on enroule et déroule en rythme en faisant monter et descendre une petite tige de bois horizontale pris dans la corde.
Je m’y exerce et arrive à produire mon feu. En fait la méthode Yayoi, un peu plus difficile à mettre en oeuvre se faisait plutôt avec un petit arc-archet que l’on fait aller et venir avec un mouvement de scie, la méthode verticale, ou on bénéficie de la force de son propre poids est plus tardive mais étaient utilisé dans les campagne à l’époque Edo.
Nous allons ensuite visiter le musé Yayoi. L’expo permanente est payante mais après avoir flâné dans la boutique, essayé les habits traditionnels Yayoi, c’est dans la partie didactique (plutôt pour les enfants) qu’on va. Puzzle de poteries anciennes brisés, reproduction d’instruments anciens, raquette pour marcher dans les rizières ; on s’amuse bien.
Dans la boutique, on achète de petits onigiris fait avec l’ancien riz Yayoi. Ils sont vraiments très bon, le riz a un goût très particulier. On achète aussi un petit sachet de ce bon riz et des gâteaux.
C’est l’heure du déjeuner, en face de la sortie du site il y a un restaurant de Oden à la façon de shizuoka. On en prend un avec des yakisobas. C’est une toute petite boutique mais très sympa.
Nous repartons vers la gare, en chemin on s’arette dans un magasin de petit biscuits Kakuzen traditionnel de shizuoka. ce sont de petits biscuits croustillant en forme de 8. Il y en a des natures et d’autre parfumé avec de la crème au milieu.
On choisit quelques biscuit pour les offrir en omiage à Miho et Katsu et à Changmi.
La pluie se met à tomber alors qu’on arrive près du château de Shizuoka, on se réfugie dans un petit café un peu hipster qui me rappelle celui dans lequel on avait pris notre petit déjeuner l’an dernier à Nara.
Du château de Sumpu, demeure des Tokugawa à Shizuoka il ne reste plus que les douves, à tour Tatsumi et la porte est. Et un grand parc très beau ou nous nous promenons sous une petite pluie alors que la nuit tombe. Nous recherchons un arbre particulier, un oranger prétendument planté par Tokugawa Ieyasu. Le petit bosquet d’oranger n’est pas facile à trouver, et on se perd un peu. On croise un groupe de marronniers, offerts par la ville de Paris et transplanté ici en 1957, et où est organisé à l’automne un marché comme à Paris ; le marché des marronniers マロニエ・マルシェ.
On finit par trouver le bosquet d’orangers de Tokugawa, il fait déjà nuit et on prends le chemin du retour, on traverse les douves ou on croise deux voyageurs à pieds sur le Tokaido, statufiés : Kitahachi et Yajirobei.
En chemin on passe par le supermarché pour compléter nos provisions pour le repas de ce soir. On rentre tranquillement manger notre Tofu et notre riz pré-cuit. La soirée on regarde un anime sympa, “Yuki et Ame les enfants loups”.
C’était plus un an avant ce voyage, au milieu de l’été, a mon retour de voyage au japon. Je marchait dans les rues de Paris avec Miho. Elle restait dans mon petit appartement une petite semaine ; on avait fait un concert-performance aux nautes.
Ce jour là on était allé voir une expo de photo intéressante à l’Orangerie, et en rentrant on avait bu un thé tunisien rue Saint Honoré. Puis on s’était baladé à la fraîche. En passant sur le pont vieux, Miho m’avait raconté cette histoire mystérieuse qui m’avait fasciné…
Il y avait de beaux nuages sur Paris et Miho me disait que parfois des nuages étranges cachent des OVNIs, puis elle avait embrayé sur une étrange histoire d’ange venant se baigner dans la mer, perdant ses ailes qu’un pécheur aurait récupéré et qui serait conservé aujourd’hui encore dans un temple shinto près de la ville de Miho. Avait elle fait un lien entre cet ange et les extraterrestre, vue qu’on parlait d’OVNIs, je ne me souviens pas.
Faisant des recherches ensuite, je retrouvais bien cette histoire traditionnelle, qui fut adaptée en pièce de no. Sur la plage plantée de pins près de Miho (Miho no Matsubara), à l’époque où elle était de sable blanc, une Tennyo (personnage fantastique du panthéon bouddhiste, sorte d’ange féminin), vins se poser sur un grand pin et voyant la mer si belle, et le mont Fuji, elle voulu se baigner et ôta tous ses vêtements ainsi que son Hagoromo qui lui permet de voler.
Un pêcheur trouva la hagoromo et le volla. Il existe plusieurs suites. Dans la pièce de No le pécheur accepte de rendre l’Hagoromo en échange d’un danse céleste exécutée par le tennyo. Mais on raconte aussi que la tennyo se maria avec le pécheur et il est dit que l’Hagoromo est toujours conservé dans le sanctuaire shinto de Miho.
Et Miho me racontais cette histoire parce que son propre prénom de Miho vient du fait qu’elle est née tout près du sanctuaire de Miho.
Et il se trouve que cette plage de Miho no Matsubara, qui est aussi un des plus fameux panorama du japon, peint de nombreuse fois par les plus grands artistes, est très près de shizuoka. Aujourd’hui on a décidé d’aller se promener là bas.
On prends le train jusqu’à Shimizu, près du marché au poisson, puis on longe le port. Au départ un petit chemin le long d’une voie rapide rejoint les quai ou il y a une sorte de parc d’attraction avec une grande roue. comme à beaucoup d’endroit à Fukuoka, la vue sur le mont Fuji derrière les bateaux est superbe.
On aurait pu traverser vers Miho, de l’autre côté de la baie à l’aide d’un petit bac, mais on préfère faire le tour à pied. La promenade est très longue, au départ le long d’une grande route peu intéressante, jusqu’au pont sur la rivière Tomoe. De chaque côtés du pont, une statue de la Tennyo dansant la danse céleste.
Puis on rentre dans les quartier résidentiels. On marche bien 2 heures avant d’arriver de l’autre côté de la baie, on traverse la bande de terre, puis on arrive sur la plage, pas très loin en vrai de la plage ou c’est promené avant hier. On marche quelques temps sur la plage sous le bon patronage du dieu Fuji, et on finit par arriver à la pinède. La vue est vraiment très belle, il n’y a pas grand monde car il fait chaud a cette saison et on est en semaine. un groupe de personnes, en habit de travail fait voler un grand drône au dessus de la plage. il résiste bien au vent.
Je ramasse un peu de sable noir de la plage ainsi que quelques galets à offrir à mon retour en france.
Sous les pins, on cherche l’arbre ancien, considéré comme celui où se serait posé la tennyo. l’original n’est plus là, mais une de ses repousses est visible. C’est un grand pin penché. Tout à côtés le monument à Hélène Giuglaris, danseuses chorégraphe fascinée par le théâtre nô et surtout la pièce Hagoromo. Son rêve était de venir un jour se recueillir sous le vieux pin de la plage de Miho. Malheureusement une leucémie l’emporta avant qu’elle n’ai pu réaliser ce rêve.
Son mari, Marcel Giuglaris fit le pèlerinage pour elle après sa mort et enterra près du vieil arbre une mèche de cheveux d’Hélène, a l’endroit ou aujourd’hui un monument en pierre commémore sa mémoire. Marcel resta au japon et devint ensuite journaliste correspondant pour plusieurs journaux français.
Après nous être promené sous les pins, et trouvé une belle plume (d’aigle ?) à mettre à mon chapeau, nous rejoignons la grande route bordée de pins qui mène au sanctuaire de Miho.
Pour l’instant nous avons faim et on va manger des Soba dans un restaurant un peu vieillot mais presque charmant si la clim n’était pas si bruyante. Soba au thé et tempura.
Le ventre plein on remonte l’avenue des pins jusqu’au sanctuaire de Miho ou l’on jette quelques pièces et faisons une prière.
On décide de retourner vers la plage, a la recherche d’un petit phare, à la pointe de Miho.
On finit par trouver l’endroit, tout à côté d’un hôtel étrange qui semble abandonné, mais toujours en activité Mihoen Hotel.
Le petit phare est digne face au mont fuji.
Un peu fatigué, on rejoint à pied l’embarcadère pour prendre le bac vers Shimizu. On arrive 30mn en avance et on va s’assoir sur la plage de galet, à côté de la digue. Je fume une Kretek en regardant le mont Fuji disparaître dans les nuages. Reiko s’endort, je la réveille quand le bac arrive. On traverse la baie dans le petit bateau tranquille.
Dans le train c’est moi qui n’arrive pas a rester éveillé, on rentre bien fatigué à la gare de Shizuoka. Sur le chemin du retour on s’arrête à Sougen, au cas ou Moyo Pon soit encore là ce soir. Mais c’est fermé ce soir, on essaiera encore demain.
Avant de rentrer on mange une glace dans une petite boutique pas loin de la gare. Une fois rentré, j’ai bien mal au pieds et je prends une douche réconfortante.
On passe une soirée tranquille ; demain nous irons manger des sushis à Yaizu.
Yaizu est un port de pêche, l’un des plus célèbre du japon, pas très loin de Shizuoka. On y trouve en autre les minuscules crevettes Ebi Zakura. Il y a aussi un parc d’attraction scientifique “Discovery parc”, près de la mer avec un observatoire et un planétarium.
C’est ce planétarium qu’on veut aller voir Reiko et moi, et on veut aussi manger de bon sushis.
On prends donc un train de bon matin qui nous amène rapidement à Yaizu. Première surprise à la gare : une photo de Koizumi Yakumo (Lafcadio Hearn) avec son oeil de verre. C’est que, je ne le sait pas encore, mais ce japonais d’adoption qui compilat et traduisit les histoires de fantômes japonais (Kaidan) vécu ici un temps et y retourna souvent. Il écrivit entre autre un beau texte que je lirais a mon retour à Paris, “De Yaizu” dans le recueil “Le roman de la voie lactée” (au mercure de france), commandé sur Abebook ce jour là.
Il y a donc un mémorial à Lafcadio Hearn à Yaizu près de la gare, et aussi un musé que nous n’aurons pas le loisir de visiter et qui fait qu’il m’y faudra retourner.
Nous marchons un peu en ville, puis vers le port a la recherche d’un restaurant de Sushis. Il n’est pas encore midi, on prends notre temps. On remonte le port, il y a un endroit qui semble populaire, sans chichis, mais bien remplis malgré l’heure. C’est sans doute bon. On note l’emplacement et on continue notre déambulation, au fil d’autre izakayas, restaurants…
Mais c’est finalement notre premier choix qui retient notre attention. On y retourne, il y a plus de monde que tout à l’heure mais on trouve une place, petite table basse sur les tatamis.
On commande de menus de sushis et une bouteille de bière. Les sushis sont excellent et vraiment pas très cher. Évidemment le poison est très frais et il y en a une grande variété.
On se régale, cela me rappelle un peu le restaurant de poisson à Kushimoto, lorsque nous revenions de l’île de Kii Ooshima l’été dernier.
On prends ensuite le bus jusqu’à Discovery Park, une bonne demi heure ou je sommeille sur ma digestion, pour arriver à un croisement. Il faut marcher quelques mètres encore pour trouver l’entrée de ce parc d’attraction perdu au milieu de nulle part. Pourtant quelques personnes (peu) sont venu jusqu’ici. Surtout des couples, c’est une activitée romantique que la visite des planétariums au japon.
Comme dans beaucoup de ces musés scientifique, il y a quelques exposition permanente et curiosités scientifiques. On flâne tranquillement en attendant le début de la séance. L’occasion entre autre de voir une de ses tortues d’eau chinoise, toute mignonne mais capable de vous manger un doigt sur un coup de stress.
C’est un planétarium de bonne qualitée, on assiste à deux séances. Une sur le ciel d’automne, l’autre sur la mythologie grecque et les constellations.
Avant de partir, on fait un tour à la boutique et on achète, pour les goûter en prenant un café des takoyakis déshydratés, on imagine les astronautes japonais de la station spatiale internationale, lorsqu’ils sentent la nostalgie du pays se réconfortant des ces biscuits croquant, effectivement bien caché un petit goût de beignet de pieuvre, mais juste assez pour décevoir.
Nous retournons à la gare en bus, puis le train nous ramène à Shizuoka. Avant de rentrer à l’appartement, comme hier, on décide de passer à SouGen, au cas ou ça soit ouvert aujourd’hui.
Lorsqu’on arrive on croise Moyo Pon qui fait l’ouverture !
Ce sera ouvert ce soir, on n’a qu’à rentrer se reposer et manger et nous pourrons venir boire un verre ce soir.
On passera donc notre soirée à boire des bières et grignoter des petits plats en discutant avec Moyo Pon et Taro Kun dans la petite cave punk ou trône près du bar le CD de Tsuki no Ko.
Nous rentrons joyeux mais pas trop tard ; demain on se lève tôt, le bus part à 7h pour les montagnes de Yamanashi.
A 7h00 nous sommes donc sous la pluie, devant la gare de Shizuoka et nous attendons le bus pour Kofu en Yamanashi. Nous quittons ici le Tokaido, contournons le pentes du mont Fuji pour rejoindre dans les montagnes l’ancien Nakasendo, autre route vers Kyoto.
Il pleut et il y aura du brouillard sur la route. On charge nos affaires et on s’installe, le bus est confortable, il y a même du wifi. On a pris quelques vivres pour la route. Seule ombre au tableau, on est au fond, près des toilettes.
La route serpente donc entre les montagnes dont les sommet se fondent en ombres noire de
pins dans la brume. Il n’y a que deux ou trois arrêt dans des aires d’autoroute avant Kofu.
Nous y arrivons vers 11h30. On doit prendre un autre train pour Nagasaka sur la Chuo Main Line, c’est la station la plus proche de chez Miho et Katsu.
A cause du retard du bus, on rate notre correspondance et après quelques hésitation, au milieu de backpackers japonais venu à l’assaut des montagnes avoisinantes, on décide de boire un café en attendant le prochain train vers 14h00
Dans le train on est assis en face de courageuses petites vieilles venu faire la tournée des temples des environs. Miho et Katsu viennent nous chercher à Nagasaka. Ensemble on va faire des courses au supermarché. Légumes, pâtes, coques, crevettes… de quoi préparer un bon repas pour midi. Puis nous prenons la direction de la maison de Miho et Katsu, le Studio Kuri.
Miho et Katsu habitent une très belle maison à flanc de montagne, à l’orée de la forêt. Katsu l’a en partie construit de ses propres mains. Il y a le logis central avec le salon, la cuisine et la chambre de Miho et Katsu, puis deux cabanne servant, pour l’une de chambre d’amis, pour l’autre d’atelier studio.
J’aime retrouver ses montagnes même si aujourd’hui il fait gris et il pleut.
Je suis heureux de retrouver le chien tranquille de la maison chaleureuse, Hulala. Pour déjeuner Katsu nous prépare des pâtes au fruits de mer. Il y a aussi des légumes marinés délicieux et bien sur du riz. On discute de nombreuses choses, cela fait longtemps que je n’ai pas vu les Kuri’s. Miho nous parle de sa grand mère qui est décédé cette année à l’âge de 100 ans, quelques jours après mon grand père lui aussi centenaire. Nous évoquons ensemble les souvenir de ces personnes si importantes dans nos vies et partageons nos émotions.
Après le repas on va poser nos affaire dans la cabane d’amis qui est parfaite. Les toilettes sèches sont à l’extérieur dans un petit cabanon tout à côtés.
Miho et katsu nous donnent des Futon qu’on pose au sol. Un peu plus tard, alors que Reiko ira chercher un autre tatamis sur la mezzanine dans la cabane, elle voit un gros mille pattes se glisser sous le matelas. Je le déloge en soulevant un coin du tatamis. Il fait bien 8cm… on va passer une bonne nuit !
Et puis Miho nous invite à boire un thé sur la petite terrasse dans les arbres construite par Katsu. On y accède par un escalier en bois, qui est construit, tout comme la plateforme et la petite barrière protectrice, de morceaux de palettes recyclées. Les fauteuil aussi sont agréables.
On est bien là ! C’est tellement agréable, ce petit belvédère cosi au milieux des montagnes.
On se repose un peu, on fait de la musique dans notre cabanne alors qu’il pleut dehors, c’est bien dommage. S’il avait fait plus beau je serais retourné au Negoya Shrine, voir les deux Zelkovas sacré vieux de 800 ans. J’y était allé en 2015 alors que nous étions venus nous reposer de notre éprouvante super tournée avec Uchronie.
Dans la soirée Miho et Katsu nous emmènent dans un lieu un peut original. C’est une sorte de onsen à thème autours du dessin animé Eidi que nous regardions étant enfants. Un intérieur qui se veut suisse est reconstitué, une sorte de salon fumoir plutôt anglais que suisse d’ailleurs. Mais c’est juste un décor et il est défendu de s’asseoir dans les fauteuils pourtant apparemment si confortable. Aussi un train miniature dans un décor d’alpes suisses, ou encore des figurines grandeur nature des personnages du dessin animé. Plutôt dérangeant en fait.
Miho et Reiko vont du côté des femmes et avec Katsu on va du côté des hommes. Le bain est délicieux et très agréable. Il y a aussi un sauna. Par la baie vitrée par temps clair on peut voir le mont fuji ; malheureusement il fait nuit et nuageux de surcroît.
On retrouve les filles après une bonne demi heure de détente. On rentre a la maison pour un délicieux dîner ; on mange toujours bien chez Miho et Katsu.
L’air des montagnes est frais, mais on a été revigoré par le onsen et le délicieux dîner ; on rejoint notre cabane sauvage pour une jolie nuit baignée du chant des insectes.
On se lève de bon matin, Miho et Katsu nous amènent à un marché au puce organisé à Akeno dans un ancien grenier à riz ( kura ). De là on pourra prendre le bus pour Nagoya ou nous dormirons ce soir.
Après un bref petit déjeuner donc, on charge nos bagages et en voiture ! C’est Katsu qui nous conduit, Miho prend une autre voiture plus petit avec une remorque.
L’entrepôt est situé au bord d’une petite route de campagne en face d’un sanctuaire shinto appelé Mitsushima jinja. C’est un grand bâtiment en bois, très haut de toiture, la structure du bâtiment est formé d’un grillage de poutres de bois apparentes et de torchis blanchis ou plâtre.
Les autres stands du marché au puce sont en train d’être installé, après s’être fait expliquer notre emplacement, on commence à installer nos stands, tables et on présente les vêtements, les tissus, les objets…
En particulier Miho vends des savons qu’elle fabrique elle même ; ils sont très beau. Insolite ; il y a aussi un vieux sitar sans ses cordes, un xylophone d’école. Quelques livres aussi et des mobiles avec des oiseaux en fer.
Après avoir installé notre stand on fait un tours.
A côté de nous, une dame c’est installé, elle vends quelques vêtements objet et des massages. Elle est avec son enfant ; ressemble un peu à Changmi.
Il y a aussi un gar qui répare des meubles et objets en bois et propose de réaliser des panneau de chutes de bois avec votre nom en lettres de laiton clouées dessus.
A côté d’un espace scène deux bandes de tissus suspendus du plafonds, pour une performance de “tissu aérien”.
Dans la pièce suivante il y a des stands de nourritures appétissantes, Bento, boulangerie, curis… Le tout majoritairement bio et végétarien. J’achète un très bon pain aux noix.
Enfin la troisième partie est occupé par un bric à brac d’objet eteroclites plus ou moins anciens. Tout est à céder contre donation … a votre bon coeur !
Je vais aussi explorer le petit sanctuaire shinto, il semble plus ou moins abandonné, mais lorsqu’on s’approche il est encore bien entretenu. Il y a sur le côté une petite estrades où se déroulaient les spectacles traditionnels.
Pour déjeuner on achète un bento bio et très bon, puis un thé et des daifuku mochi que nous faisons nous même à la main.
A la petite scène il y a une conférence sur la paix par une association anti militariste japonaise. A l’issu de la présentation, on peut signer une pétition contre le réarmement du japon.
Puis un concert de flûte et piano par deux dames venues de Tokyo.
Tout le long de la journée, Haruka chan anime un atelier de tissus aériens autours des deux épais rubans suspendus. Elle fait des démonstrations, montant jusqu’au plafonds s’enroulant puis se déroulant le longs des deux longues écharpes colorés. C’est magnifique. Les participants du marché sont invités à essayer, Reiko le fait très bien et avec grâce. Je me laisse même convaincre et je me suspends quelques secondes comme un ours pataud sur une balançoire !
Vers la fin du marché, lorsque tout le monde repliait son stand, un papy aux cheveux blanc, mais bien en forme, qui animait un atelier de fabrication d’objets en bambous à l’extérieur viens coquin et malicieux discuter avec la jeune et jolie Haruka et relève le défis ! Il prends son élan et a la force de ces bras se hisse tout en haut ! La descente est plus hasardeuse, mais le vieil homme fier de son effet semble très heureux !
Au moment de la démonstrations de Haruka elle nous propose de l’accompagner et on va s’assoir auprès des tissus Reiko à la guitare et moi au charango. On improvise une musique accompagnant la danse céleste de la tenyo Haruka.
Katsu a acheté de belle chose dans la salle au bric à brac du fonds ; il m’explique que l’on peut prendre les objets que l’on désire contre une donation. Il n’y a pas de prix affiché, à nous d’estimer !
Je choisi une belle bouteille de saké en verre (vide) des années 60 pour l’offrir à Shouyu chan lorsque je serais à Osaka et un boulier japonais (soroban) en bois et met 1000 yens dans la boîte. Une bonne affaire, reste à apprendre à se servir du soroban !
La fête se termine vers 16h30, on rempile tout et on plie les bagages, on charge le tout dans la remorque, puis Katsu et Miho nous accompagne à l’arrêt de bus sur la voie rapide, tout à côtés. Au loin le mont Fuji et le mont Yatsugatake (au sommet plus aplatis )à son opposé. C’est l’occasion pour reiko de me raconter une histoire ancienne et amusante. Autrefois le Mont Fuji n’était pas la plus haute montagne du japon, le mont Yatsugatake parait il le dépassait d’un peut. Il y avait en tout cas rivalité entre les deux et comme pour les départager on avait placé un bambou entre les deux sommet et y versant de l’eau on avait constaté que l’eau coulait vers le mont Fuji, on en avait déduit que le mont fuji était inférieur. Insupportable humiliation, de rage Le fuji se saisit du bambou et tappa sur la tête de Yatsugatake jusqu’à que celui ci deviennes plus petit. Et après cet épisode, plus personne n’osa contester la supériorité de Fuji san.
Autre histoire… Pour Reiko le Fuji san ne serait pas un dieu mais une déesse, une déesse mère et sa forme serait cette d’un mamelon.
Après s’être dit au revoir on monte dans notre bus, pendant le trajet j’ai pris mon ordinateur avec moi et pendant que Reiko s’assoupit, je travaille mes photos prises avec mon appareil fuji. La nuit tombes sur les montagnes bien avant que l’on arrive à Nagoya. On s’arrête une seule fois il me semble dans une aire de repos. On traverse Nagoya de nuit les lumières de la ville des grands immeubles m’émeuvent étrangement… j’ai beaucoup de souvenirs dans cette ville.
Le bus nous dépose à la gare centrale de Nagoya, dans les galeries commerciale de la gare on trouve un restaurant de nouilles qui nous sert de passables katsudons avec une bière.
On fait la fermeture et on monte dans un nouveau train pour refaire une partie de la route en sens inverse jusqu’à Kozoji (le bus qui venait de Yamanashi passait tout près). De là nous marchons dans la nuit fraîche et confortable jusqu’à Kanon Café de l’ami Taizo. Il nous attends, dans la lumière du café vide à cette heure, jouant de la guitare seul à une table et sa vision nous réchauffe le coeur.
On s’assoie avec lui, fumant quelques cigarettes en buvant un verre d’eau. Reiko et lui sont amis depuis très longtemps, ils ont beaucoup de choses à se dire et de souvenirs à se remémorer. Un peu fatigué je propose de les laisser discuter pendant que je vais me coucher mais Reiko insiste pour me suivre, on aura tout le temps de parler ; Taizo nous offre son hospitalité pendant cinq nuits !
On monte dans la chambre au dessus du café, confortable, cuisine douche, pièce de tatamis pour les futons.
On pose nos affaires et on se débarbouille du voyage avec une bonne douche. Cette nuit nous dormirons bien dans la maison de maître Taizo.
Aujourd’hui, nous faisons notre premier concert à Nagoya. C’est Changmi qui nous a organisé cette date, et nous l’a bien vendu : “C’est un lieu original, tout à côté de la mer”.
Sous la pluie fraîcheur matinale on sort de la petite porte de derrière pour entrer dans le café. On va prendre deux menu petit déjeuner avec le café, la confiture, un oeuf brouillé et un petit sandwich ou mini hot dog et un yaourt. C’est fait avec amour et très bon. On a rendez vous vers 12h30 sur place pour faire les balance. (Petite promenade près de la rivière ?) Et c’est assez loin d’ici, bien à l’opposé par rapport au centre de Nagoya, pas loin de l’aéroport en fait, à 40km...
Donc un train vers la gare de Kanayama, au centre de Nagoya, puis deux petits tortillards qui se traînent le long de la côte avec un charme désuet. C’est au fond agréable. L’air un peu brumeux du bord de mer, les petites gare qui se suivent et par la fenêtre entre les maison des bandes de mer au loin, puis tout à coup plus proches. On finit comme ça par arriver à la gare de Shin Maiko Station.
Depuis un matin, au petit déjeuner à Shizuoka je sais que Reiko sait que Changmi et moi nous avons eut une liaison. J’avais laissé planer un doute. En mars lorsque nous avions fait notre concert chez Daichi à Earth Café, Changmi avait fait la route depuis Nagoya pour venir voir le spectacle, puis elle nous avait ramené jusque chez Reiko reprenant sa route seule dans la nuit. Cela m’avait bouleversé.
Je pensais que Reiko avait deviné car elle m’avait confié que comme elle était quelqu’un de spécial pour moi elle lui avait donné un petit livre de mon histoire… j’en avait relié cinq seulement pour nos amis très proches.
Je me suis rendu compte que ce n’était pas le cas ; devant sa remarque inattendu ce matin là j’avais interprété son air boudeur de la veille. De la suspicion peut être, mais pas de jalousie. Ca passa.
A Shin Maiko, on se rend tout de suite à l’endroit du concert. C’est un lieu un peut étrange. A la sortie de la gare on rejoint une route importante. Elle mène à un croisement, la route continue tout droit sur la mer, c’est un pont qui mène au “Shinmaiko Marine Park” et un genre de plateforme sur la mer. A droite et a gauche une route large borde la mer. A côté de cette route un chemin piétonnier cotier, puis une plage.
A ce croisement, il y a un parking et un bâtiment en béton à deux étage, assez laid qui abrite plusieurs commerce dont une location de planche à voile… Et le café Lima, qui donne sur la rue par une grande baie vitrée.
On entre et on est accueillis par un drôle de travesti d’un certain âge : c’est Rosa san avec qui Changmi va performer aujourd’hui. D’autres artistes sont déjà là dont Yuta kun et Koto chan.
On nous présente le patron du café, un grand japonais extrêmement bronzé qui à l’air plutôt gentil. On a encore du temps avant les balances, donc on va chercher un combini pour acheter de quoi déjeuner. On marche un long moment avant d’en trouver un ! Le quartier est très résidentiel.
On achète des gyozas, des karaage, onigiris… et du thé au jasmin. Et on retourne au café Lima. Entre temps Changmi est arrivée avec Damomi-chan. On est heureux de se retrouver.
On mange nos bento, on prépare et accorde les instruments puis le spectacle commence.
Dans le bar les chaises ont étés disposés de façon à ce que le public soit tourné vers la baie vitrée, du coup on voie la rue, et le parking devant le café ou passent des planchistes torses nu et dorés qui montent ou démontent, luttent avec leur voiles.
Devant ce décor, Damomi Chan, seule avec sa guitare et sa voie qu’elle pousse parfois avec la force d’un désespoir. Elle a bien mûri son répertoire et je trouve qu’elle à pris depuis deux ans beaucoup d’assurance. Cela lui va parfaitement d’être seule sur scène, sans Yuta Kun.
Après Damomi, se présente un jeune poète gothique ivre ou jouant l’ivresse de l’alcool, malmenant parfois ça guitare. Les paroles sont d’après Reiko plutôt poétiques et bourrées de jeux de mots amusants.
Il y a aussi une chanteuse venu de Tokyo, qui chante en playback un air de J-Pop pour compléter l’éclectisme de la programmation.
Puis Yuta Kun, fidèle à sa guitare folle et libre. Il joue en autiste et c’est très beau.
Puis c’est au tours de Tsukinoko, on fait un beau concert, le sanshin que Changmi m’a offert est peut être content de la retrouver pour cet après midi.
Entre les concert, on boit des bières et on mange des gâteaux préparés et apportés par les invités.
Le spectacle se termine par la performance de Chanmi et Rosa Chan. Assez difficile à décrire. Au début Rosa est seule sur scène, accompagnée de Yuta Kun, toujours autiste mais génial, dans une sorte de numéro de clown grotesque jouant avec un clavier électronique Yamaha. Comme si il/elle s’apprêtait à jouer une grande sonate sur un piano a queu et en faisant des tonnes. Pour finir sur une horrible boucle répétitive avec un son d’orgue.
Puis il/elle se couche au centre de l’espace scénique. A ce moment Changmi entre en scène par l’arrière du public et commence une danse suggestive avec Rosa toujours au sol. Il y a ensuite plusieurs étapes dans la performance qui semble raconter une histoire entre un homme et une femme ou entre deux femmes selon. Cela va loin parfois, mimant l’acte sexuel. Pour le public il y a une dimension burlesque surprenante grâce au contraste avec l’extérieur que l’on voie par la baie vitrée, et surtout les passants interloqués, comme ce vieux monsieur qui se demande probablement encore aujourd’hui à quoi il a vraiment assisté. Enfin Changmi sort de sous sa robe ample un fil rouge qu’elle commence à dérouler à travers la pièce et autours de Rosa comme une araignée. La performance devient ensuite un exercice en équilibre instable entre le pied de micro, rosa, et les personnes du public attachés eux aussi par Changmi. Une sorte de shibari éclaté dans la salle de spectacle. Le spectacle s’achève par la chute inévitable du pied de micro qui était en équilibre.
Après ces émotions, on va se promener un peu au bord de la mer avec Reiko. On est fasciné par cette plage de coquillage, lorsqu’on marche dessus cela fait un bruit étonnant.
De retour au café on s’installe en terrasse et on mange un cury ; il n’est pas mauvais du tout et s’accompagne d’une bonne bière. Et puis on attends que la nuit tombe, assez tôt même en été au Japon en discutant Reiko Changmi et moi. Je prends des nouvelles de la fille de Changmi, Yasumin qui à décidé d’arrêter l’école. Avant que la nuit ne soit tout à fait tombée Changmi part seule sur la plage voir ces milliers de coquillages.
Vers 19 on rentre avec le tortillard vers le nord, l’autre côté de Nagoya. Changmi, dans sa voiture ramène Ryouta Kun et Damomi, d’autre jeunes. Mme Rosa rentre seule.
Même train que ce matin mais ambiance de nuit.
On est rentré vers 20h30 à Kanon café, chez Taizo san .
Le café est fermé aujourd’hui, on doit donc trouver un autre endroit pour prendre le petit déjeuner. Le plus simple est d’aller au combini du coin. On en profite pour prendre toute notre linge sale à laver.
Donc on va à la laverie en face du combini, très moderne et proprette, avec des caméras partout, et même un article accroché au mur décrivant l’arrestation d’un voleur de linge ! Flippant ! Au moins ici votre linge est en sécurité.
Ceci dit c’est lumineux et propre ce qui est appréciable par rapport aux laveries de paris bien souvent assez crades.
On lance donc nos machines pendant qu’on va acheter des cafés glacés et pain au fromage au combini. J’achète aussi des feutres de couleur pour rédiger nos faire part de mariage.
Comme la date du mariage fut fixé très tardivement, je n’avait prévenu littéralement personne de mon projet. Gaël était vaguement au courant mais je ne lui annonçait mon mariage très proche que la veille de mon départ pour Tokyo. Mes parents, ma soeur et mon frère ne l’ont su que quinze jours avant.
Quant au jour exact de la signature, tout le monde à été prévenu par facebook et beaucoup de mes amis furent très surpris. Donc j’avais décidé d’envoyer depuis notre voyage quelques faire-part, sur de jolies cartes du Japon.
Mais de carte approprié, on n’en trouvait pas. Une carte postale fait trop commun, les cartes pour le mariage au japon sont trop formelles, et il faut trouver les motifs qui vous plaisent, c’est assez compliqué. Donc on a décidé de faire nos faire part de mariage sur nos CD qu’on vends à nos concert. On écrit une formule du genre “ Nous nous somme mariés le 30
Août 2018 à Tokyo” accompagné de petits coeurs et dessins kawaii. Sur un Flyer plié en deux on écrit un petit message personnel, on glisse le tout dans une enveloppe et on envoie.
J’ai choisi d’en envoyer une dizaine, pour la famille et les amis proches ( Papa mama, ma tante et mon oncle, Nathalie et michel, Pascal Valérie et les enfants, Fabien et Fatou, Laurent, Claire et les enfants, Marie France et Charlot, Jérémie et Elodie, Samuel et Eline ).
Le petit déjeuner avalé, on met le linge à sécher ; on patiente sur place dans une ambiance JPOP hyper clean insupportable, puis on rentre se mettre à l’ouvrage.
On plie nos boites de CDs. J’avais fait imprimer ces pochettes sur du papier très fort à l’imprimeries H2impression, ( dans la rue d’Uzes, ou Nathalie travaillait à ses débuts à Paris). Ce sont des pochettes de CD à faire soit même sans colle ni découpage, un simple origami à partir d’un format A4. J’avais déjà utilisé cette technique pour notre premier CD avec Gaël, l’historique “Gaël et Gilles” enregistré chez mon pote Séb à Caussade. J’avais montré ce système à Reiko lorsque nous avions enregistré le CD, un samedi de Juin, juste avant son retour au Japon, ça lui avait beaucoup plu. Elle m’avait ensuite envoyé un dessin qu’elle avait réalisé pour illustrer la pochette, paysage de montagne et mer dessiné au trait avec les phases de la lune, en blanc sur fond bleu. J’y avais rajouté les texte et une petite image de Mibingi, une photo de nous, et c’était dans la poche. J’avais envoyé à l’imprimeur. Déçu de la première fournée sur un papier trop fin et brillant, j’en avais fait une seconde sur papier fort et mat. Beaucoup mieux , mais pas facile à plier. Heureusement Reiko a rapidement trouvé une technique à elle parfaite, simple, rapide et efficace.
Nous voilà donc à la chaîne d’assemblage, Reiko plis des pochettes, j’écris le message dessus, puis je met un CD dedans. Reiko descend à la poste acheter de beau timbre et des enveloppes. Pour les enveloppes, ce seront des enveloppe format A4, pour document, plutôt style entreprise, mais pliés en 2 elles protègeront bien et donnerons un petit caché “débrouille” à nos lettre. On écrit un petit message personnel pour chaque amis au dos d’un flyer de notre Tokaido Tour, on agrémente les enveloppe d’un (ou deux) petit autocollant mignon en forme de coeur, on timbre et voilà.
C’est pendant que nous sommes à ce labeur qu’arrive Tida Chan, que j’avais rencontré le jour du concert au temple sur la montagne, en même temps que Reiko. Elle et Reiko sont très amies, elle est venu les bras chargé d’un gros sac ; un cadeau pour nous ! Un bel ensemble de serviette de bain très mignon. Elle va aussi performer avec nous ce soir, c’est elle qui lira le conte. Hee chan viendra aussi pour danser.
J’ai oublié de quoi et où nous avons déjeuné ce jour là
Vers la fin d’après midi Hee Chan vient poser ses bagages au dessus du café. Elle vient de son petit ami qui habite Nagoya mais nous partagerons l’appartement avec elle ce soir. Dans son sac une très belle robe blanche, tout en transparence et entièrement ouverte sur son dos. Elle va la porter, avec un diadème dans les cheveux pour danser ce soir. Il y a une robe blanche aussi, plus sage et angélique pour Tida Chan.
La soirée est annoncée à 19h30 et l’ouverture à 18h30. Dès 18h30 des amis de Yuko s’annoncent, et un peu plus tard Yuko arrive. Elle me tends un gros sac glacière qui contient de gros pain de glace. Il faudra que je mette les pain de glace au frais à Osaka, puis à Tokyo chez Eba chan, ensuite la glacière me servira à rapporter à Gaël en france du kasu de sauce soja et d’autres produits ; mais pour l’instant rien n’est trop organisé.
Elles mangent et boivent de la bière et du soju. Mais pas de sake parce que Yuko précise qu’a ce sujet elle est “Chotto urusai” : un peut difficile pointilleuse, exigeante.
Après nos balances, pendant que Taizo s’occupe des réglages de Ohoetakedo, qui va jouer en première partie j’installe le matériel pour faire la diffusion en direct. Mais ça dérange Taizo, qui m’explique que je ne devrais pas faire ça lorsqu’on jouera à KD Hapon je ne doit pas installer mon matos pendant les balances.
Le concert commence donc avec Ohoetakedo, un petit côté Tom Wait dans la voie rocailleuse, des ballades d’inspirations assez italiennes dans le swing jazz aussi.
C’est un très beau concert que nous avons donné ensuite. Tida-chan, sur un haut tabouret et avec sa robe d’ange lisait l’histoire d’un ton de conteuse, Reiko pouvait donc se concentrer sur l’énergie rock nécessaires aux chansons et Hee-chan dansait comme les nymphes antiques. Je n’avais qu’à suivre et m’inspirer du tout. Juste avant “Yama ni noborinasai”, la chanson ou je joue du charango et qui raconte l’ascension de la montagne blanche par Mibingi, Taizo san se joint à nous avec la basse-synthé et un style rock psyché. Puis la partie improvisé, musique du cosmos, devient une longue promenade hallucinée, la danse de Hee-chan devient chamanique.
On redescend sur terre dans la joie tranquille de la chanson de la mer “海の歌”.
Après les applaudissement du public Taizo se sauve… une surprise est en préparation… Tout d’un coup, explosent cotillons et serpentins, Taizo surgit avec un Bazooka à confettis ! “Kekkon Omedetou !!!!” “Heureux mariage !!” Et c’est notre fête de mariage à Kanon café qui commence. Michiko, la femme de Taizo nous à préparé une magnifique pièce montée avec des choux à la crème et les petits mariés en bougie. Je n’ai pas les mots et les larmes aux yeux tant l’émotion me submerge.
La fête est partout, les enfants courent dans les confettis et les cotillons, poursuivie par Reiko-Oninoko. On s’embrasse, on boit et on danse jusque très tard. Un mystérieux invité arrive tard dans la nuit. C’est un artiste, un peintre qui fera une performance de live painting lors du concert à KD Happon.
Puis vient l’heure pour Reiko et moi de ranger nos instruments, pour Tida chan et Hee chan de se changer et prendre une douche.
Puis on se dit au revoir et à après demain a KD Happon pour Tida chan. Hee chan, Reiko chan et moi allons nous coucher au dessus du café encore en désordre… on rangera demain.
Les filles se sont levées assez tôt, Hee chan rentre à Tokyo ce matin. On a choisi cette journée avec Reiko pour faire notre petit pèlerinage et retourner au sanctuaire de Tamanomikate à Kasugai (Aichi) ou on c’est rencontré en septembre 2016. Ce n’est pas très loin de Kozoji, on peut y aller en train directement, c’est la station Jokoji sur la Chuo main line.
On va donc acheter notre pique nique au supermarché : deux bentos, des bananes, du thé. Et on se met en route.
La gare de Jokoji me ramène deux ans en arrière, lorsque nous sommes arrivés ici Gaël François et moi, surpris par ce mini festival organisé autours de ce sanctuaire perdu au sommet de la montagne.
On descend de la gare par l’escalier en béton, puis le petit chemin bordé de minuscules boutiques, le pont sur la rivière, pour rejoindre la ville de l’autre côté, l’hôtel abandonné en ruine, l’entrée du chemin de la montagne avec le Tori et le petit ruisseau, rien n’a changé si ce n’est qu’apparemment le vieil hôtel abandonné est en voie d’être détruit.
On gravit le petit chemin humide, il fait moite sous les arbres, et nous commençons à être attaqués par les moustiques. Après un bon quart d’heure on arrive au petit près devant le sanctuaire. On pose nos affaires et on boit un verre de thé. On sort les instruments et on improvise une danse aux moustiques et à la mousse des arbres. Charango, guitare et le chant de Reiko.
Puis on se rend au sanctuaire. Le chien du gardiens est toujours là, suivi du gardien. On fait une petite prière de gratitude au dieu d’ici qui nous à réunis. Et puis Reiko discute un peut avec le gardien du sanctuaire ; Et il en a des histoire étranges à raconter !
Celle de cet homme étrange qui venait ici et voyait les esprits. Il vint ici et expliqua au gardien :
– ”Il y a un dieu caché en plus du dieu de ce sanctuaires n’est pas”
– ”En effet mais comment le savez vous ?”
– ”parce que je les voit ! le dieu caché a l’aspect d’un petit dragon, il demande à sortir du sanctuaire”
Le prêtre déplaça certaine portes fin que le dieu puisse sortir et se déplacer à un endroit à côté du grand sanctuaire où on lui construisit une petite niche.
Ou encore ce mystérieux prétendu descendant de Ieyasu Tokugawa, qui demanda des renseignement sur un mystérieux Kofun au milieux de la forêt.
On échange des politesse en japonais avant de reprendre notre route, accompagné de ces étranges histoires. Le chemin continue à s’enfoncer dans la forêt, on grimpe. Il fait de plus en plus moite au fur et à mesure qu’on approche de midi, et les moustiques se font aussi de plus en plus nombreux.
Je prends des photos des champignons que nous croisons, il y en a une grande diversité, tous très beau et photogénique. La promenade en sous bois est sympathique, mais elle risque d’être longue. On a rendez vous à 18h00 avec Yuko san à Nagoya, elle a prévu de nous emmener dans un izakaya, la connaissant la soirée sera gourmande et arrosée. On rebrousse donc chemin et on retourne au temple puis au pont, qu’on traverse ; j’en apprends un peu plus sur les divers chemins et lieux remarquables du coin. Il faudrait revenir et explorer un peu plus ces montagnes, en contemplant la petite chasse à Kanon sama je songe qu’il me faudra revenir dans ce coin explorer ces montagnes.
Finalement c’est à la gare, en attendant le train qu’on prend notre déjeuner sur le quai.
Nous retournons à Kozoji. On retourne à Kanon café poser nos instrument, se reposer et boire une bière, avant de repartir en fin d’après midi pour la station Chikusa devant laquelle nous avons rendez vous avec Yuko san.
Lorsqu’on s’est marié à Tokyo, Yuko san m’avait envoyé un gentil message, elle désirait nous offrir une séance de photo avec un photographe professionnel qui était venu dans la galerie où elle exposait. Malheureusement les jour et les heures ne correspondait pas, cela tombait pendant le concert à Lima…
Finalement Yuko c’est fait photographié elle même. C’est un magnifique portrait ou elle à un très beau sourire. Et à la place elle nous “invite” (Pas totalement, elles sortira 50 000 yen sur la facture totale qui doit être de 70 000, je sortirais la différence) dans un bon Izakaya.
L’endroit s’appelle Kuize, c’est une sorte de bar à vin, on mange sur le comptoir en buvant bière saké ou vin des petits plats préparés par le patron derrière le bar ou sa femme en cuisine.
Ce sont encore nos noces ce soir là ! Je commence par de la bière, puis je passe au saké suivant ce que demande Yuko pour elle même. Reiko bois du vin rouge italien, puis goûtera au saké Nama et même Koshu, délicieux.
On boit beaucoup et on mange bien, dans l’assiette aussi c’est très réjouissant ! Remarquables entre autre, le sanma confit dans l’huile d’olive, la peau luisante comme vif, l’avocat au saké kasu, le pain que la maîtresse de maison fait cuire elle même.
On se régale et on refait le monde du haut de nos tabourets, ça tangue. Je veux fumer une cigarette sous la lune mais je n’ai pas de feux, Yuko m’accompagne au combini pour acheter un briquet.
Nous sommes tous bien repus et bien juteux lorsque nous sortons de ce bel établissement
digne défenseur de la bonne gastronomie et du bien boire.
Un peu yopparai, nous rentrons bras dessus bras dessous, mais pas trop droit au Kanon café de Kozoji, chez Taizo.
Aujourd’hui on va donner notre dernier concert à Nagoya, c’est à KD-Happon, j’ai dans un premier temps confondu avec un autre lieu ou nous avions joué en 2016. En fait je ne connaissais pas cet endroit, qui est dans Nagoya, sous la voie férré tout comme le Ripple mais dans un style moins underground.
A midi nous sortons malgré la pluie qui va durer toute la journée, on va déjeuner dans un restaurant de cuisine chinoise japonaise “Chuka”.
Après déjeuner nous retournons à Kanon café, Tida chan n’habite pas loin et nous rejoint. On charge les instruments dans la voiture de Tida et embarquons Taizo, Reiko et moi. Tida nous conduit au lieu du concert. La route est assez longue, il fait continuellement gris, on met une bonne heure pour y arriver ; finalement on est un peu en retard sur l’horaire des balances.
Le lieu est grand, régulièrement le bâtiment entier (qui est en fait une partie du viaduc) vibre au passage d’un train. Il y a toute la hauteur de plafond qui doit faire bien 6 ou 7m. et il y a une mezzanine, un peu comme un balcon à l’opéra, qui se prolonge d’une coursive.
Après nos balance, je me lance à l’aventure sous la pluie et en sandales. Il ne fait pas chaud non plus, mais j’ai bien envie de me procurer des bouchons d’oreilles pour me protéger du son hyper fort de Motoyama Taizo Unite. J’aimerais aussi acheter du chocolat (et en ramener à Reiko) et manger un morceau. Probablement aussi que je cherchait des kreteks.
Je commence à marcher dans une direction, un combini avec une pharmacie, mais ils n’ont pas de bouchons d’oreille contre le bruit. Je décide alors d’aller vers le centre commercial. Je retourne au grand carrefour sous la voie ferré et me rends dans un assez grand centre commercial. J’ai la sensation d’être déjà venu ici avec Changmi lorsque nous avons joué au Ripple en 2016. Et c’était bien là en effet… il y a aussi le Tonkatsu ou nous avions mangé avant le concert de 2015 et le Ripple est bien tout près.
Je retourne au KD, fume une clope avec les gars devant le bar, puis rentre offrir la plaque de chocolat Meiji aux framboise à Reiko. Yuko san est arrivée, avec déjà quelques verres. Après avoir commandé à boire et des petit plats à manger, elle s’installe tranquille à une des tables du balcon.
La soirée commence avec Hijiri, qui s’accompagne avec un accordéon à la Thiersen et lutte bravement contre le chaos du passage des trains. Puis c’est Taizo Unite, avec eux aucun problème de train ! Ils remplissent bravement l’atmosphère de solo psychédélique haché par une batterie des plus bourrine et sauvage.
Puis folk rock toute en grâce et élégance Tida chan, accompagnée d’un bassiste peut être un peut trop affable pour le coup.
Enfin Tsuki No Ko, avec Tida pour la lecture du conte, le bassiste de Tida qui vient se joindre à nous pour la partie improvisé, mais a du mal à se mêler à l’ensemble. Reiko alterne entre les chant la guitare et la batterie ! Grand Chaos sur la montagne blanche ! Même si Reiko est obligé de demander au bassiste de la mettre un peu en sourdine, je garde un très bon souvenir de notre performance ce soir là.
Après le concert on mange une petite assiette, on boit une bière et on discute. C’est notre dernière soirée à Nagoya et on essaye d’en profiter tranquillement.
Comme a l’aller, on rentre tous dans la voiture de Tida pour une chouette traversée de Nagoya.
On finit la soirée avec des cigarettes et un whisky, parlant jusque tard au coeur de la nuit japonaise.
Une longue journée de bus en perspective, on part de la gare centrale de Nagoya vers 13h arrivé à Osaka vers 18h. On prends le petit déjeuné au café en bas, et on prends le temps de se dire tranquillement au revoir et à bientôt. Et encore des cadeaux de Mariage et des Omiyage pour nos amis d’Osaka… on prends des biscuits fait maison par Michiko pour l’ami Daichi. Michiko nous offre aussi un petit projecteur de lune très mignon. On met tout ça dans un petit sac qu’on prends à la main, on charge nos lourds sac sur le dos. J’ai accroché le gros sac isotherme de Yuko a l’arrière de mon sac à dos, et vogue la galère vers Osaka.
On arrive assez en avance à la gare routière de Nagoya, on pose nos affaire et je vais acheter quelques vivre pour la route (Onigiris, biscuits, pains, thé).
Nous prenons la route, après le déjeuner je retouche mes photos sur l’ordinateur portable, Reiko somnole. On arrive à Namba vers 17h00, et on récupère nos sacs énormes. Je propose de passer chez Daichi pour déposer le sac de congélation et les pains de glace au congélateur avant de rentrer à Sakae chez la famille de Reiko. Il nous faut traverser toute la gare de Namba hyper chargé pour rejoindre le métro. On achète des ticket a la machine automatique, et on marche encore 5mn pour rejoindre le quai. Là sur le quai je remarque que je n’ai plus dans les mains le sac avec les cadeaux pour daichi et les cadeau que nous à offert Michiko. C’est moi qui les avait en main … je les ai oubliés à la machine automatique. J’y retourne en vitesse, je ne trouve rien, je demande au guichet si on n’a pas trouvé un sac de ce type récemment, mais ils n’ont rien.
Je reviens penot sur le quai ou Reiko m’attends. Du coup elle préférerais rentrer directement mais j’insiste pour passer chez Daichi, poser le sac lourd et les pains de glace. Ca met un froid entre nous. Elle ne comprends pas pourquoi je met tant d’effort pour aider mon ami Gaël. J’essaie de lui expliquer que c’est mon ami depuis très longtemps et qu’on se rend des services mutuellement, que lui aussi m’a beaucoup aidé. Rien à faire elle est fâchée. A Dobutsuenmaé je descend du train et elle me suit. Elle boit un café, parlant peu et pour râler. Daichi me reçoit bien mais doit sentir qu’il y a quelque chose qui cloche. Pour ma part je suis quand même content de retrouver mon cher Earth café près de Shinsekai (Le quartier s’appelle Shinsekai : le nouveau monde, mais c’est un quartier très ancien et populaire. Dans les années il y avait là une sorte de parc d’attraction et une ville moderne inspiré des grandes capitales européenne, d’où son nom. La tour Tsutenkaku est l’emblème du quartier, détruite pendant la seconde guerre mondiale elle a été reconstruite dans les années 50 d’où son design vintage-futuriste. Je l’aime beaucoup.).
Daichi accepte de garder le sac isotherme et que je mettes les pains de glace dans son congélateur.
Une petite cigarette, on ne reste pas très longtemps, on rentre rapidement chez Reiko. Petit à petit le climat s’améliore.
On pose nos affaire dans la chambre du haut puis on descend dire bonjour à tout le monde. La manman de Reiko est très contente de me voir et nous félicite. On va acheter quelque chose à boire au Combini avec la soeur de Reiko, la nuit l’air est rafraîchis.
On mange la cuisine que la maman de Reiko nous à préparé et on va se coucher tôt mais pas tout à fait rabiboché car on est bien fatigué.
Demain matin, l’orage sera passé, tout ira mieux.
En ce moment à lieux le matsuri d’automne de Sakai, plus précisément les quartier près de celui ou est la maison de Reiko qui s’apelle Dotochou. Le matsuri est dédié à la lune et se déroule le week end avant Tsukimi (la première lune du 9ème mois qu’il est de tradition de contempler en mangeant des mochis, boule de riz blanc dont la forme rappelle la lune). Le festival se déroule au sanctuaire Mozu Hachimangu.
L’été dernier Reiko m’a une première fois amené dans ce sanctuaire et on y est retourné aussi cet hiver en mars (lorsque nous avons fait notre voyage à Hanamaki). Il y a un grand arbre sacré, très majestueux que j’aime beaucoup. Sur une mini île dans un lac un petit temple pour les amoureux. J’aime cet endroit et je suis très content d’aller ce soir assister au festival.
A midi nous mangeons des Yakisobas que nous préparons nous même sur une plaque chauffante sur la table de la cuisine.
L’après midi je repasse mon Yukata qui a fait toute la route depuis paris au fond de mon sac à dos. Pas un mince affaire, on y met le temps. En début de soirée on se met tranquillement en route pour le sanctuaire. Il fait très bon, le jour tombe. On s’arrête pour déguster une de ces délicieuses glace au lait qu’on vends dans la boutique de la coopérative laitière. On reprends notre route qui nous amène près du beau Kofun de Hase Nisanzai. On se promène le long des douves du tumulus sous la pleine lune. Nous traversons un cimetière. Les tombes d’aujourd’hui côtoient celles d’hier me fait remarquer Reiko.
Lorsqu’on arrive à proximité du sanctuaire, on commence à entendre les bruits des tambours. Il y a beaucoup de gens dehors, mais peu sont habillés en Yukata. Pour ce Matsuri les gens viennent habillés décontracté comme tous les jours. A peine croise t’on deux ou trois jeunes filles en habit traditionel.
La foule s’est rassemblée, compacte dans l’allée principale du temple. Certains Futondaiko (littéralement Futon : coussin et T(D)aiko : tambour) sont déjà arrivé au sanctuaire et d’autres vont arriver bientôt. Ce sont des sortes d’impressionnantes chasses qui font bien 4 mètres de haut. Elles sont composés d’un premier étage ou un énorme tambour est frappé par des enfants (garçons et filles au visages lunaires, le visage tout maquillé de blanc) répartis autours. Une plateforme trois quatre couches de “futon” superposés en section de pyramide inversé coiffe la chasse. Deux hommes sont sur le sommet du futon daiko, ils dirigent les 20 à 30 bonhommes qui portent la la chasse. Ces costaud gaillards portent des pantalons bouffant avec une poche centrale sur l’avant qui leur donne un aspect rigolo et une chemise traditionnelle, souvent ouverte.
On est arrivé à proximité du sanctuaire proprement dit, on a passé le tori de l’entré en frayant dans une foule compacte qui s’agglutine entre les baraques à frites, vendeurs de bière ou boissons diverses, karaage, poulpe frit, jeux traditionnels divers.
On entends le tambour qui se rapproche, c’est le Futon Daiko de Dotochou, le quartier de Reiko qui approche. Les trentes gaillards font monter les marches du sanctuaire aux plusieurs tonnes de la chasse, accompagnant leur effort de cris rythmé.
Ces chants sont connus, les femmes et les enfants aussi les reprennent. Reiko m’en dit un.
Une fois présenté devant le temple le Futon Daiko fait une longue station, puis est portée à nouveau et exécute une sorte de danse, de droite à gauche puis retour, parfois porté à bout de bras, sous les cris de la foule. Chacun fait valoir sa ferveur pour son quartier quand c’est ce dernier qui défile.
Après avoir exécuté 3 ou 4 fois en une quinzaine de minutes cette chorégraphie, les Futon Daiko rejoignent une sorte de garage, il y en a un par quartier, disposé autours du sanctuaire. Reiko m’amène les voir. Outre les futons daiko eux même on y trouve un Petit Futon daiko, destiné à l’apprentissage et aux enfants, ainsi que des panneaux présentant les divers quartier et leur traditions liées au matsuri de la pleine lune d’automne.
On voit arriver deux autres Futon Daiko mais on a vite envie de s’éloigner de la foule oppressante, on prends le chemin du retour. On achète à un petit stand des Okonomiyakis pas mauvais qu’on va manger sur un banc en buvant de la bière. Puis on prends le chemin du retour, de loin c’est agréable de voir les lumières de la fêtes et d’en entendre la rumeur s’éloignant. On marche dans la nuit sous la lumière des lanternes qui décorent les rues, je suis en Yukata dans un vieux Japon qui renaît de mon imagination.
Nous avons aujourd’hui notre premier concert à Osaka, dans mon cher quartier de Shinsekai que j’aime. Plus précisément dans un petit izakaya de quartier ne payant pas de mines, mais dont l’arrière salle est une super salle de spectacle : Nambaya (parce qu’il est situé à une extrémité du quartier de Nanba).
En mars dernier, on était venu là écouter un concert de Korey Deguchi accompagné d’un pianiste. Un avait passé un bon moment, et on avait trouvé l’endroit super. Reiko, bien sur connaissait bien le lieu.
J’avais a cette occasion sympathisé avec le patron de l’endroit qui m’avait laissé sa carte. Et c’était aussi un ami de Shouyu, qui avait aussi joué là bas.
Donc quand on a organisé notre tournée avec Reiko, on a tout de suite pensé à Nambaya et on a contacté le patron et shouyu. C’est comme ça qu’on a obtenu notre date un dimanche après midi. On a programmé donc Tsuki no Ko, Shouyu en solo et Indochi, une copine a Reiko qu’on a rencontré à notre premier concert de Tsuki No Ko à Earth Café en mars dernier.
On est parti à11h00, avant déjeuner, le rendez vous pour les balances étant à 13h00 et il nous fallait passer au magasin de musique qui est dans la tour Harucase, Reiko avait besoin d’un accordeur et moi d’un cable jack pour ma guitare.
Après avoir passé un bon moment à trainer dans le centre commercial de l’horrible tour Harucase on prends ,d’un bon pas car on est un peu en retard, la direction de Nambaya. Passé Earth café on tourne à gauche, vers le quartier pauvre de Sankaku Koen, près de Imaike, puis a droite après le restaurant de Ramen “New Worldo”, la petite rue avec le pont bas de la voie ferrée et ou se trouvait jusqu’en mars dernier l’arbre penché dont voici l’histoire.
“Dans le sud d’Osaka, entre les stations Shin-Imamya et Imaike, il y a une petite rue sans noms avec un tunnel, dont la hauteur est de 1m52, sous la voie ferré du tramway.
Un arbre avait poussé là, de travers, sur le talus. D’année en année il avait gagné sur la rue, les habitants appréciaient son ombrage, autant que le cachet qu’il apportait à cette pauvre petite rue. C’est Shouyu-chan qui me l’avait fait découvrir et moi aussi je l’aimait bien.
Il y a toujours l’Izakaya en face de l’emplacement de l’arbre. Il s’appelle Hana parce que c’était le nom du chien du propriétaire. Et l’arbre donc on a du le couper parce que sans doutes les autorités ont jugé que son développement anarchique présentait un danger pour la population.
Repassant par là cette année ça me rendait un peu triste, j’ai touché la vieille souche, le cœur gros, c’est un peu un ami qui n’était plus là.
Mais en même temps j’ai vu que sur le volet métallique de l’Izakaya une fille était en train de peindre l’arbre ! Et j’ai appris qu’une fête se préparait, à laquelle je suis allé le lendemain soir. On a bien bu, mangé, le portrait de l’arbre a été achevé, c’était magnifique. Évidemment les autorités ne pouvait pas tolérer un tel développement anarchique et sont venu couper court à cette affaire, mais on a eut un bon moment.
Enfin, on a finit la soirée en acoustique, narguant la vilaine tour Harukas qui défigure Tennoji. Pour combler le tout, c’était le soir de Tsukimi et de temps en temps, entre les nuages la lune se laissait contempler.
Ainsi maintenant je n’aurais plus de nostalgie passant par cette ruelle, mais je me souviendrais, le cœur joyeux de mon copain l’arbre de la rue et de la fête qu’on a fait lorsqu’il est partis. Et le beau dessin peut être restera la encore quelques années :-).”
La fête, elle sera pour demain, aujourd’hui je voit seulement en passant devant la souche de l’arbre la jeune fille peignant la devanture. Mais on est pressé, voilà on arrive à Nambaya.
Shouyu, Khorey, Momokosan, Indochi avec son marie et son bébé, tout le monde est déjà là. Comme on va jouer en dernier, on fait les balances en premier. Aujourd’hui Tsuki no Ko sera avec Shouyu, Khorey et Momoko.
Pendant que les autres groupes font leur balances, je vais manger un morceau au comptoir.
Le premier concert du programme c’est Indochi. Elle prends son bébé sur scène pendant le concert, le tenant dans une ceinture porte bébé. Le poupon paisiblement durant tout le spectacle. La musique d’Indochi est à son image : unique. Avec son mari à la basse ils forment un duo étonnant. Une world musique déjantée mélangeant des influences chamaniques, africaine avec un côté avant garde à la brigitte fontaine (pourquoi pas !), et un côté très détendu presque reggae. Ce serait un vrai plaisir de les recevoir un jour pour Paint Your Teeth In Paris même si ça parait difficile dans l’immédiat avec le petit bout qui suce encore son pouce.
Juste après Shouyu joue en solo. J’ai une très grande tendresse pour elle et ces chansons acoustique. Et je trouve que de jouer en solo, avec son éternel micro cravate met bien en valeur la poésie du personnage.
Puis c’est Tsuki No Ko. On fait un très beau concert. Shouyu joue de la scie musicale et des petites percussions. Finalement on a décidé que se serait Reiko qui lirait l’histoire car elle a pris l’habitude de le faire très bien. Khorei est comme toujours très inspiré et Momoko incarne Mibingi. Il ne manquerait que Eri san pour reconstituer l’équipe gagnante de la première à Earth Café en Mars.
Pendant le concert un français rencontré ce jour là, Camille Mazaleyrat, fait des croquis dans son carnet de voyage. Au milieux de très belles aquarelles de temples et paysages japonais, on verra les silhouette de Reiko et Momoko dansante, Shouyu, et moi même penché sur ma guitare.
Après le concert on dit au revoir à Indochi et sa famille, avec Shouyu, Reiko et Camille on va boire un verre chez Daichi. Il fait bon on s’installe tranquillement. Il y a un concert de musique électronique : chercher le nom dans les photos du téléphone.
Chez Daichi on rencontre Junia-san qui n’a pas pu venir au concert d’aujourd’hui et nous propose d’organiser quelque chose à Earth Café le 1er octobre.
On passe une bonne soirée chez Daichi et puis on rentre tranquillement, se baladant sous la lune.
L’été dernier, lorsque je suis venu au japon, je logeais chez Daichi, au premier étage au dessus du café. Lorsque je fus pour la première fois à Sakae, dans le quartier de Reiko, je descendais à la station Nakamozu et on fit une grande promenade. Je voulais entre autre voir le grand Kofun de l’empereur Nintoku. Les Kofun sont d’anciennes sépultures, des tertres érigés en l’honneur d’anciens empereurs ou de personnages notables. Il y en a de divers type, les plus remarquables ont une forme de trou de serrure. C’est le cas de celui de l’empereur Nintoku, qui est aussi le plus grands de tous et de par sa surface le plus vaste monument funéraire au monde. Les Kofun sont des lieux mystérieux ; sur le site de Sakae, ils sont comme des îlots sauvage au milieu du tissus urbain, entourés d’une ou deux douve d’eau, seul les membres de la famille impériale peuvent y accéder.
J’ai depuis cette première visite un intérêt très fort pour tout ce qui touche aux Kofun et a la période Yayoi. Ça fait rire Reiko qui me taxe de Kofuniste !
Alors bien sûr lorsque nous avons entendu parler de ces Kuris en forme de Kofun, je me suis dit que je devais absolument y goûter. Mon idée à moi avait été de réaliser des dorayakis de forme Kofuniste, ce qu’on n’est pas encore tout à fait arrivé à réaliser !
On quitte la maison en vélo. Reiko à le sien et j’emprunte celui de sa mère. ces vélos de ville n’ont pas de vitesse et on un antivol à clef très pratique intégré. C’est agréable et très simple d’aller à vélo dans les villes japonaise. En gros pour les cyclistes, beaucoup de choses sont tolérées, entre autre rouler sur les trottoirs. Comme il fait très bon, la promenade est très agréable et on arrive rapidement au restaurant de Kuri, Hana Chawan situé dans une rue tout à côté du grand Kofun de Sakai.
C’est une vielle Oba san qui tient la boutique. Quand on arrive, un peu tôt (vers 11h30) il n’y a aucun client. Elle nous invite à nous asseoir à une petite table à côté du bar, et commence à nous faire la conversation en kansai ben (enfin surtout la conversation à Reiko).
Nous commandons deux curry avec de la bière. Effectivement les plats sont préparés dans des assiettes de formes spéciales, conçues uniquement pour ce restaurant. A l’intérieur le riz blanc et les légumes figurent le kofun avec sa forme de trou de serrure. Les douves sont remplis de sauce curry. Délicieux, on demande à la patronne sa recette ; tout ce dont je me souviens c’est qu’il y a de la banane. Elle est marrante et très bavarde, nous inonde de conseils touristiques, de questions diverse et nous sort un masque géant de “Kofun Chan”, un peu bizarre, que je met quand même pour une photo.
D’autres clients arrivent et ça nous laisse le temps de finir notre assiette, puis d’admirer les nombreux origamis qui décorent la boutique.
Après le repas nous repartons à vélo. On fait le tour des Kofuns de l’ensemble de Sakai, le grand Daisenryō, à côté de lui les Itasake Kofun, Gobyoyama Kofun puis le Nagayama Kofun. On poursuit jusqu’à l’hôtel de ville de sakai. On gare les vélos à côté du grand bâtiment et on monte au dernier étage ou il y a une belle vue panoramique. D’ici la vue sur les Kofun est magnifique. On boit un café et on mange un petit gâteau.
D’ici on voit bien le Mausolée de l’empereur Hansei, encore un Kofun, on va le voir de plus près à vélo. On se promène dans le quartier, de nombreux tout petit kofuns ont été identifiés un peu partout, certains à peine signalés par une petite bosse du terrain, planté d’un arbre parfois.
Le Tenno Kofun, ou un vieil arbre centenaire avait poussé et a été déplacé d’une rue, la base bétonnée et soutenue d’une structure en métal. Et puis à côtés le tout petit Suzuyama Kofun.
On se promène comme ça un moment et on retourne vers l’hôtel de ville, il y a des groupes de jeunes qui dansent dans la rue devant la galerie commerçante, en habits colorés, ça me rappelles les “Take no Ko” dont parles Chris Marker dans Sans soleil, et ça fait rire Reiko que je connaisse ce truc du fin fond des années 80 ! On se promène un peut dans la galerie commerciale qui a triste mine, les boutiques sont plutôt anciennes et désertée, hormis le théâtre Shimpa devant lesquels les artistes saluent les spectateurs.
On reprends nos vélos jusqu’à la station Oshoji, ou on monte dans le tramway, on change à Sumiyoshi, et on descend à Shin Imamiya Eki Mae, on se rends à la fête de rue, organisé pour la fresque de l’arbre penché, dans la petite rue où nous sommes passés hier, entre Imaike et Shin Imamiya. Au combinis on achète des bières et des pains au fromage, de quoi grignoter et boire.
Il y a une petite troupe devant l’izakaya Hana, on a sortis des instrument et des amplis, il y a un petit barbecue qui fume et ou vont griller des poissons et des morceaux de sanglier dont on se régalera. Un petit stand vends des onigiris et de la soupe pour trois sous. Tout le monde peut en profiter. Et toute la soirée Chiebo san, c’est le nom de l’artiste street painter, finalisera le portrait de l’arbre sur la grille en fer de l’Izakaya. Devant l’izakaya, un petit stand avec des photos du chien Hana des propriétaires, et un peut de l’histoire de ce quartier. La patrone, Oba chan sympathique et gouailleuse en Kansai ben supervise le tout, on a rien à craindre.
Pendant que la nuit tombes, on écoute Indochi, même répertoire qu’hier sauf qu’aujourd’hui le petit diable est bien réveillé et déterminé à jouer avec le micro. On retrouve une copine à Reiko qui s’appelle Maria parce que sa mère est protestante. Elle fait tourner une tirelire ou chacun peut donner ce qu’il veut.
Après Indochi c’est アカリトバリ (Akaritobari), la chanteuse (qui joue aussi du shamisen d’habitude mais pas ce soir là) est accompagné d’un guitariste. Chansons populaire, un peu folk, qui mettent beaucoup de joie dans le regard aveugle du pauvre vieux Noboru-san, qui c’est installé par la appuyé sur sa canne.
Le vieux hippie qui s’occupe du barbecue fait tourner de délicieuse tranches de sangliers, des sardines, la soirée est très festive… ça ne pouvait pas durer, les flics viennent bientôt s’en mêler.
Ils reviendront deux ou trois fois, un gar du voisinage se plaint du bruit. Au début on abdique progressivement, on continue la fête en acoustique. Decalko Mari improvise une chorégraphie Buto, accompagné par un guitariste chanteur folk, très doux et touchant. C’est magnifique de voir cette fête vraiment populaire dans une ruelle qui ne paie pas de mine, le vieux Mari travesti en gitane décadente danse avec une petite fille ; ce soir là la fête est vraiment une fleur qui pousse, éphémère entre ces pavés salle, a l’ombre de la modernité d’une tour Harukasse dégueulasse. Et mon pote Kosuke san rencontré chez Daichi, passe par là et nous joue un morceau un peu plus tard. La guitare tourne, Reiko chante deux chansons. Par un trou entre les nuages la pleine lune de Tsukimi se laisse entrevoir.
Et puis bien sur les flics reviennent, et restent, il faut montrer bonne figure et commencer à ranger les tréteaux. Deux ou trois gars ont trop bu, la situation s’échauffe un peu. La patronne pousse de la voix et calme tout ce monde mais il va falloir rentrer. On donne la main à la pâte et on rejoint le métro, on refait notre route du tram en sens inverse, retrouvons les vélos, au milieux de la nuit on commence à pédaler et quand une petite pluie fine vient nous accompagner, on s’en fout et on l’accueille même tant cette soirée fut belle.
Nous retournons aujourd’hui dans le quartier du sud Osaka que j’aime. On y va tous les jours ces temps ci ! Ça fait bien rire Reiko aussi. Aujourd’hui c’est pour voir le documentaire de Takeda Kun sur un boxeur d’Osaka que nous allons traîner nos guêtre chez Daichi san qui a gentiment accepté de transformer son café en salle de projection.
J’ai rencontré Takeda Kun chez Daichi il y a deux ou trois an. Il vient traîner ici régulièrement. C’est un gars très gentil, mais il parle vite et j’ai parfois du mal à le comprendre. Malgré cela on a très vite sympathisé… quand on va boire a la même auge cela arrive.
C’est aussi un ami de Tokiko san, a chaque fois que je vient a Osaka, j’essaie de voir Tokiko et elle me parle immanquablement de Takeda. On avait parlé déjà plusieurs fois du projet qui s’occupait depuis plusieurs années : un documentaire sur un boxeur, un peu célèbre à Osaka. L’été dernier avec lui et Tokiko on était allé dans un Izakaya de spécialités de l’île d’Amami. C’était un lieu marrant qu’ils avaient choisi en partis parce que je leur avait parlé des îles d’amami que j’avais vu dans le film de Naomie Kawase “Still the water” et dont le style de musique traditionnelle (chant et Sashin a cordes fines jaunes) m’intéressait, mais aussi parce que le patron du bar, un ami à eux et ancien boxeur et un personnage important dans ce fameux documentaire. On s’était régalé et on avait finit ivre de shoju la première fois que j’y suis allé. Takeda nous avait ramené en Taxi.
On était ensuite retourné dans cet izakaya en Mars, après notre voyage à Hanamaki Reiko et moi.
On part de chez Reiko après déjeuner et on arrive vers 14h30 a Earth Kafe. La grille est levée mais la terrasse n’est pas installée et les tables ne sont pas mises. Daichi dort encore sur son Tatamis.
Avec Reiko on va au Combini et on achète du chocolat et des friandise à partager. Takeda Kun arrive et on installe la terrasse et le café on règle le vidéoprojecteur, mais Daichi baisse la grille ; c’est une projection secrète et privée !
J’arrive difficilement à suivre l’histoire. Un boxeur, ancien champion retiré des rings, père de famille, de jeunes enfant essaie d’organiser, à ses frais un combat contre un adversaire particulier. Pour d’obscures raisons de catégories dans la boxe japonaise et internationale, il doit changer de catégories, partir en Indonésie ( ou en Thaïlande ? ) et refaire des combats pour pouvoir être dans une catégorie particulière lui permettant d’affronter son pote, il loue le ring et vends lui même les places pour le match, et finalement après s’être hyper investis, il même un bon combat qu’il perd… mais dignement. Apparement très japonais. Mais je ne comprends bien sûr rien aux dialogues qui sont pour la plupart en Kansai Ben, avec une prononciation très rapide.
Dans le film je reconnais le patron de l’Izakaya d’Umeda ? Tokiko san et Takeda kun, bien sûr font des apparitions vers la fin au moments du match.
Après le film on reste un moment à discuter à propos du film Daichi, Tokiko Takeda et moi. Tokiko a amené un très bon gâteau au matcha.
On visionne la bande annonce d’un autre documentaire réalisé par Takeda. Il semble très différent du premier, cette fois ci c’est le voyage au Pays natal de Mamma san, un travesti du quartier, qui était vedette dans un de ces cabarets de shinsekai et c’est reconvertis en patron de restaurant de Takoyaki, près de la tour Tsutenkaku. On est aussi allé manger chez lui l’été dernier Tokiko, Takeda et moi. J’avais bien aimé la personalité de Mamma san. Son histoire à l’air assez dure, il ne doit pas être facile d’être travestis au japon. Son visage est durement marqué par un une opération due à un cancer.
Avec Takeda, Tokiko, Reiko et moi on décide d’aller manger des Okonomiyakis chez lui ce soir. Daichi doit tenir son bistrot et ne peut pas venir.
On se fait donc la petite balade entre les marchands de vêtements, les ramenya san et les restaurants de Kushikatsu jusqu’a la minuscule échope de Mamma san. Deux clients sont déjà là, de vieux habitués apparemment, a un coin du bar, on s’installe à l’autre bout, sous la clim trop forte et voilà ! la boutique est pleine !
On se sert soit même des bières dans le frigidaire derrière nous et on commande des Okonomiyakis et un autre truc a base de viande grillés, assez gras mais délicieux.
Pendant que Mamma san prépare nos plats, on parle du documentaire dont Mamma san semble très fier, et de sa vie dans les cabarets. Il y a plein de photos au mur qui le montre en jeune femme, entourés de personnage, probablements notables. Puis de Paris, on lui raconte qu’on vient de se marier Reiko et moi et il nous prodigue des conseils et attentions, il est émouvant et touchant.
On passe une bonne soirée et on finit par se prendre en photo devant son échoppe et en face de la Tsutenkaku. Il nous faut ensuite rentrer prestement Reiko et moi, demain une rude journée nous attends à Kyoto.
C’est une mauvaise journée qui commence. Il pleut, et il va pleuvoir toute la journée. On doit se rendre à Kyoto, dans une salle de concert le Negaposi. C’est une sorte de livehouse qui fait aussi bar et restaurant.
On part de chez Reiko, comme hier, après le déjeuner. On se rend à la gare sous nos parapluies. On choisi la plus proche (Fukai) pour marcher le moins sous la pluie, mais du coup ça nous oblige à un changement avant Umeda. Puis Umeda Kyoto, dans le train, une Oba san à l’accent de Nagoya ne cesse de parler très bruyamment avec un homme qui l’accompagne. C’est la première fois que je constate ce genre de comportement irrespectueux au Japon. Ça finit même par agacer Reiko. L’accent me rappelle celui de Changmi, j’ai pensé que c’était peut être du parler de Nagoya.
Les deux rabats joi descende du train a la station juste avant la notre… nous goutons a cinq précieuses minutes de tranquilité.
Ensuite, la pluie encore, on cherche la salle de spectacle. On part d’abord dans la mauvaise direction à cause du GPS de Reiko, puis finalement on trouve l’angle ou il fallait tourner et nous y voilà.
Nous ne sommes pas les premiers arrivés et un gar est déjà en train de faire ses balances. Ballades folky- gentillette, mais joli jeu de guitare.
Tamako san arrive et on peut faire nous même nos balances. J’ai rencontré Tamako par l’intermédiaire de Shouyu à EARTH café. Elle est venu à notre première performance de Mibingi là bas au mois de Mars et nous avions parlé ; elle m’avait dit qu’elle prévoyait de venir en france au mois d’Août et j’avais profité qu’on réservait “Chez Adel” pour nos spectacles avec Reiko pour lui réserver une date en Août.
Finalement deux jours avant, alors que j’étais sur messenger (au bureau :-)) en train de discuter avec Tamako, Adel me téléphone. Il part en vacance, le café est fermé pour 15 jours, pas de concert possibles après demain. Il me propose de reporter mais c’est impossible. Je lui dit donc qu’on annule et je l’annonce direct à Tamalo, a qui je venait juste de proposer une collaboration avec moi au sanshin et une danseuse pour cette date.
Tamako n’est pas fâché mais je sais qu’elle a réservé un hotel dans ce quartier justement pour être proche du lieu, c’est dommage. Finalement je vais la voir le jour suivant alors qu’elle donne un concert à la galerie qui est à côté de l’église de ménilmontant, en face du café “demain c’est loin” ou François aime aller. Sa musique concrète et expérimentale me plait beaucoup. En plus elle aime bien Miyazawa Kenji et m’offre même un CD qu’elle a composé autour de ses contes. Alors je lui propose de nous accompagner pour un des concert qu’on fera au Japon avec Tsuki No Ko, comme elle habite à Kyoto, pourquoi pas le concert de Negaposi ? … et nous voilà.
On fait les balances. Heureusement on joue en premier, parce que Tamako amène beaucoup de matériel sur scène. Sa base est le mélodica mais elle à toutes sortes de petit instruments-jouets dont elle se sert pour faire des son qui sont amplifiés, réverbé et retravaillé par tout un fatras électronique.
On laisse donc tout sur scène et on va au combini s’acheter de quoi manger, puis je m’installe à une table et sirote une bière.
Depuis quelques temps Reiko semblait inquiète à propos de cette date à Kyoto, on devait essayer de mobiliser du monde, hier encore on a passé un bon moment dans la matinée à envoyer des messages au amis de la région de Kyoto ou Osaka…
Notamment une amie de Shouyu que je voulait rencontrer depuis longtemps : Hiroe Abe san. Shouyu me l’avait présenté comme son Ane-san (grande soeur), elle sont très amies, et ont la même passion pour Miyazawa Kenji !
Miyazawa Kenji … la première fois que j’ai rencontré Shouyu, en juin 2015 à EARTH Café, on avait parlé de cet auteur, j’essayais de lire un de ses conte en Japonais : Futago no Hoshi. Mais je ne savais pas que Shouyu était une spécialiste qui avait même écrit un essais sur cet auteur dans une édition spéciale de “Train de nuit pour la voix lactée (ginga tetsudou no yoru)” . Elle me l’offrit, la couverture protégé d’un papier washi délicieux et je le conserve précieusement même si je suis incapable de le lire.
Abe san elle était prof de science, elle est maintenant à la retraite. Alors que je bois ma bière je la reconnais lorsqu’elle rentre dans la salle et lui propose de s’asseoir en face de moi. Elle commande à boire et à grignoter et alors que nous échangeons quelques mots je comprends très vite ce qui la rapproche de Shouyu.
On joue en premier. Les balances ont étés bien faites et le son est très bon. J’ai fait un effort, j’ai pris le matériel vidéo avec moi, et on peut réaliser une bonne captation de ce chouette concert, l’univers poétique de Tamako se mélangeant très bien avec celui de Tsuki No Ko. Abe san apprécie notre musique et j’en suis très honoré.
Après nous on entend un pianiste, très timide il tourne le dos au public, parle très peu entre les morceaux, semblant presque s’excuser et joue. Ou improvise mais c’est très émouvant et poétique, passionné parfois tout en finesse à d’autre moment, Reiko et moi apprécions vraiments.
Puis les ballades folk, guitare subtile voix très douce du chanteur qui faisait ces balances avant nous. Apparement il a fait venir une grande partie du public. Car on ne va pas tarder à s’en rendre compte il y a un rever de la médaille. J’essaie de vendre quelques CD, mais comme la place était dans les 2500 yens, les spectateurs ont aussi bu des verres et diné, il ne sont plus très enclin à dépenser de l’argent.
Au moment de partir je voit Reiko aller vers le patron de la salle, je pense qu’il y a peut étre une enveloppe pour nous… mais c’est elle qui lui donne de l’argent ! et beaucoup dans les 8000 yens ! On sort et elle m’explique alors que nous rejoignons la gare sous la pluie, que nous devions faire venir au moins 5 personnes à ce concert (qui paierait donc les 2500 yen) sinon il nous fallait payer le manque à gagner. Mais quel manque à gagner ! la salle était pleine, les gens ont bu, mangé … Oui mais lorsqu’ils sont venu ils ont dit “on vient voir untel”, seule Abe san à payé pour nous. Bilan on a payé pour jouer ! C’est insupportable, et ça me ruine le moral.
La route du retour avec ses deux changements est bien morose. C’est dommage. A Sakae il pleut plus fort encore que ce midi… dépités on décide de prendre un taxi… Il fera meilleur demain !
Reiko a loué une voiture “Rent A Car” elle va la chercher le matin avant le déjeuner. Aujourd’hui on va aller se recueillir sur la tombe de Akira, le papa de Reiko, c’est un peu loin de la ville et on à besoin d’une voiture. Ensuite on en profitera pour aller se promener.
Reiko m’a proposé d’aller dans les montagnes de Nara, il y a un temple dédié à Kanon sama, la protectrice des artistes (elle est souvent représentée jouant du Biwa).
On a proposé à Kayo, la maman de Reiko de venir avec nous mais elle se sent malade et ne veut plus nous accompagner, on part donc tout les deux après le déjeuner.
La pépinière - marchand de fleur est fermée, on s’arrête dans un supermarché et on achète des fleurs, des fruits et des biscuits comme offrandes.
On prends la voie rapide vers le sud, bientôt je suis surpris de voir une grande tour blanche de forme étrange. C’est la Dai Heiwa Kinen Tô, la grande tour-temple de la secte d’inspiration zen Perfect Liberty. C’est assez impressionnant. Reiko m’explique que la secte n’est pas très mauvaise, et qu’un feux d’artifice géant est organisé chaque année depuis la tour, qu’on peut voir depuis Sakai (sur Wikipédia ils disent que c’est le plus grand feux d’artifice au monde). La tour elle même sert de point de repère pour pas mal de gens dans la région. On s’arrête dans un combini pour manger une glace et on reprends la route, bientôt c’est la campagne. Le cimetière où est enterré Akira est a flanc d’une grande colline, à l’écart de la ville. C’est très grand. Il y a une petite épicerie en bas, et des hauts parleurs entre les tombes diffusent une musique calme. Reiko m’amène sur la tombe de son père. On commence par en prendre soin et la nettoyer, Reiko va chercher un seau d’eau et lave toutes les partie du caveau. Ce n’est pas très différent d’un monument funéraire occidental, mais c’est plus petit. Seules les cendres sont conservées ici. Reiko s’occupe aussi des tombes voisines de son père, c’est une manière d’entretenir de bonnes relations ; il faut que les morts restent en bon termes avec les vivants et aussi entre eux.
Puis on fait brûler de l’encens sur les deux tombes de la famille de Reiko et les tombes voisines et on dépose nos offrandes. Reiko parle directement à son papa, me présente à lui et lui annonce que nous nous sommes mariés.
Après nous être recueillis, on fait un petit pique nique avec les offrandes que nous avons apportés. Je vais acheter du thé à la petite épicerie, on reste tranquillement ici un moment et on reprends la route vers le sud et les montagnes de Nara.
C’est a ce moment là que je commence à avoir un pressentiment, je suis allé il y a trois ans dans cette région lorsque Mayuko m’avait invité à l’Izakaya de ses parents. J’ai rencontré Mayuko lors de mon premier séjour au Japon, lorsque nous avons fait notre concert au festival de Shigaraki, avec Michihiro Morisada, le Mellonallstar festival. La veille de l’ouverture du festival, on avait mangé dans un restaurant chinois avec Michihiro, Natsuhiko son fils et quelques personnes qui organisait et participait à ce festival familial dont Mayuko. J’avais aimé son visage dès ce restaurant. Plus tard pendant la fête sa posture, son attitude m’avaient charmès. Une fois le festival terminé, on devait rentrer ensemble avec le train mais elle avait finalement trouvé quelqu’un pour la raccompagner en voiture. Quelques jour plus tard à Osaka, on se donnait rendez vous près de la station Umeda. Mais le soir en question elle avait plus ou moins oublié et était rentré chez elle, moi j’étais à Umeda et je la contactais directement par téléphone, avec toutes les difficultés pour s’expliquer, finalement elle acceptait de venir. On se retrouvais par je ne sais quel miracle et on allait dans un Izakaya pas formidable, un peut industriel. Mais on parlais toute la soirée, entre mon mauvais japonais et son anglais très approximatif, on se débrouillait. Elle m’offrit une confiture de figue que je refilait à François.
Ce soir là je traversait Osaka pour la première fois (j’avais pris le dernier train du circulaire d’Osaka qui s’arrêtait deux stations plus loin !) et de Umeda quasiment je rejoignait Tennoji, Abeno et dans un petit quartier résidentiel par là la maison de Takahashi (du groupe ) qui nous hébergeait cet été là. Le tout sans téléphone ni GPS, presque miraculeusement.
Je re-voyais Mayuko à la fin de ce premier voyage, elle arrivait en retard à notre concert a “Sankaku”, une livehouse de Nara. Ensuite plusieurs fois nos chemins se croisaient. Lors de mon second voyage au Japon, en 2014 l’été où je rencontrais Changmi, on ne se revis pas, mais à tous mes autres voyage au japon je trouvais le moyen de boire un verre avec elle. Elle vint aussi en france en 2015, avec un voyage organisé de trois jours ! Je leur avaient fait visiter l’Observatoire de Paris et on été allé boire un saké chez moi.
En Août 2015 (deuxième voyage au japon de cet été là) elle était venu nous écouter a Chakra, et on avait discuté, on s’était revu quelques jours plus tard pour le festival du Sankaku Coen et elle m’avait offert une de ses oeuvres en Washi. C’est a cette occasion qu’elle m’avait proposé de venir à Dorogawa au Ryokan de ces parents, j’avais accepté bien sur.
A la fin de ce voyage, j’avais fait le voyage en shinkansen depuis Tokyo et on avait ensuite pris un petit tortillard et finalement son père était venu nous chercher pour nous amener là bas, au milieu des montagnes, une station balnéaire, une rue bordés de ryokans. J’avais passé deux jours sublimes. Bien sur je rêvais d’y revenir.
Alors qu’on s’enfonçait dans les montagnes je me rappelais ces souvenirs. On a roulé longtemps dans les montagnes. On rejoignit la rivière Tengawa, et c’est à la nuit tombante, vers 19h00 qu’on arrivait au sanctuaire de Kanon Sama. Passé le torii on monte les marches dans l’obscurité, le temple est encore ouvert on peut y accéder. En face du sanctuaire proprement dit il y a une grande scène ou sont joué régulièrement des spectacles de musiques et danse sacrés mais aussi profane, de la danse contemporaine entre autre, mais pas uniquement. Cela doit être impressionnant lorsqu’il y a un événement !
Devant le sanctuaire, on remercie la divinité pour notre tournée de mariage qui c’est très bien déroulé.
On retourne à la voiture et Reiko me propose de m’emmener dans un onsen près d’ici… à Dorogawa !
Je retourne donc trois ans après dans cet endroit enchanteur. Je n’avais pas à l’époque été au Onsen proprement dit car le ryokan des parents de Mayuko possédait son propre bain, ou j’étais allé en pleine nuit, vers 1h00, après un repas délicieux shabu shabu de canard.
Avant d’aller aux bains on fait le tour de la ville avec Reiko. Il fait un peu frais mais c’est très agréable. Je ne retrouve pas le petit sanctuaire ni la rue du Ryokan de Mayuko que de toute façon j’aurais sans doute évité, mais que j’aurais aimé reconnaitre.
Après la promenade, on va au Onsen, 30 mn avant la fermeture, mais on en profite bien. Il y a un bain extérieur ou je me délasse repensant a des souvenirs lointain, je me laisse aller à une douce rêverie.
La cloche sonne, il est temps de quitter ce cocon confortable, j’enfile mon samué, retrouve Reiko qui m’attends dans le hall et on reprends la route. Reiko conduit très bien, elle n’est pas fatigué malgré la nuit et la distance. On est bien tous les deux dans cette voiture, la nuit, sur cette routes de montagne déserte.
On s’arrête dans un petit village, on cherche un restaurant, il y en a un ouvert on dirait. C’est assez étrange, l’entrée est au deuxième étage d’un bâtiment, on a l’impression d’entrer chez quelqu’un. On peut bien manger ici, il y a des légumes bio et ça a l’air très bon. On commande plusieurs plats qu’on partage et on se régale.
C’est un genre de bar très familial, la télé accroché au mur une voisine au bar qui passe souvent le temps ici on dirait. Mais c’est aussi très bon.
Tempuras délicieuses, yakisobas, sashimis… on repart repus et content.
Une heure après on arrive chez Reiko et je vais me fumer une Kretek devant le Seven-Eleven remerciant la lune et les montagnes du japon pour l’eau pure et vivifiante de la Dorogawa.
Il faisait beau ce jour là, mais on attendait un typhon pour le week-end.
Ce matin, il fallait aussi ramener la voiture de location avant midi. On se rend donc à l’entreprise, qui n’est pas très loin mais pas tout près et on prévoit de rentrer à la maison a pied en faisant une jolie ballade.
Au bureau de l’entreprise de location, on rend la voiture et Reiko récupère son vélo, puis on par bras dessus bras dessous, le vélo sous le bras. Dans un combini on achète un petit pique nique.
On va un peut au hasard, un moment passant près d’une station de train on hésite à s’embarquer pour Hashimoto et Koya-san, mais ce serait mieux d’y passer plus que la journée, on ira la bas une prochaine fois plutôt que de faire un aller-retour dans la journée.
On traverse un joli parc, et on s’assoie près d’un cerisier pour déguster notre déjeuner de pain au fromage-curry, onigiri…
Il fait beau. Sous l’arbre du pique nique nous faisons une petite sieste en attendant de repartir tranquillement.
En approchant de la maison, on s’arrête au dépôt de lait pour déguster une bonne glace. Puis comme on passe devant une petite bibliothèque, on décide de s’y arrêter et on flâne entre les livres un moment avant de rentrer à la maison.
Dans la soirée, une autre belle promenade dans les couleurs du couchant, vers une bibliothèque plus grande ou nous emprunterons des livres à lire pendant le typhon qui vient, du côté du musée des science et du petit observatoire astronomique que Reiko aime bien et où nous sommes venus en mars dernier observer Canopus.
A la bibliothèque j’emprunte un livre avec de belles photos anciennes sur l’histoire du japon ainsi que des histoires illustrées de Miyazawa Kenji.
De quoi nous occuper durant le typhon, demain ou après demain.
Pourra t’on assurer le concert aujourd’hui à EARTH Café ? Si le typhon n’arrive pas surement, et ça se présente plutôt bien, il ne devrait pas souffler de vent ni pleuvoir avant la nuit.
On reprends donc une fois de plus la route du Shinsekai. On arrive vers 14h30, la boutique est juste ouverte, et Daichi bien fatigué. On retrouve Shouyu, pui Junia-san qui à organisé le concert d’aujourd’hui et tout le monde met la main à la pâte pour installer le café en mode “mini livehouse”.
Ensuite, comme on n’a pas encore mangé, on va acheter des Banh mi, les délicieux sandwich vietnamien, qu’on partage avec Shouyu et Daichi. C’est à la petite boutique vietnamienne qui est situé sur la grande route qui longe par l’ouest le zoo d’Osaka.
Le concert à EARTH commence vers 16h30, presque 17h00. Il y a pas mal de monde, comme on est amplifié, des passants s’arrêtent.
On fait un bon concert, et Shouyu nous accompagne à la scie musicale. Après nous c’est Shouyu en solo puis un bon bluesman, plutôt acoustique au son très intéressant, avec un bon groove.
Il y a un petit couple de français qui c’est arrêté pendant notre concert et avec qui on discute un peu.
Comme on a un autre rendez vous, un spectacle de Flamenco avec Fu-chan qui danse, à 20h00 un peut loin d’ici, il nous faut partir vers 19h00. Comme on en aura besoin sur Osaka pour le concert du 1er octobre à Hard Rain (Umeda), On laisse nos instrument en résidence chez Daichi dans la salle du haut.
Le spectacle de danse de Fu chan est semblable à celui que j’avais vu en juillet 2017, l’été où j’avais logé au dessus du café de Daichi. Il y a une danseuse, plus âgée, la professeur, qui danse en premier puis les quatre élèves dont Fu chan. Le guitariste aussi est le même, plutôt bon.
C’est un beau spectacle, on passe une bonne soirée, pris par l’énergie et la musique je me remet à écrire de la poésie en écriture automatique en me laissant porter par la musique.
Après le concert, on dit au revoir à tout le monde et on marche un peu vers le métro avec les amis de Reiko qui ont une petite fille très gentille. Il ne pleut pas encore et le vent ne souffle pas. Le typhon c’est pour plus tard, on reste sur Osaka et on va manger dans un bon Isakaya, Bières et petits plats, c’est bon. Et puis on rentre, sous un ciel encore paisible.
Aujourd’hui nous n’avons rien de prévu parce qu’un typhon va souffler. On a emprunté des livres à la bibliothèque et on va rester à la maison, faire de la musique, lire…
Le matin, il y a pas mal de vent mais on fait une promenade dans le quartier de Reiko, on voit tout le monde s’activer pour protéger les maisons. Certaines toitures déjà à découvert à cause du précédent Typhon d’il y a 15 jours sont encores bachès et les propriétaires essaie de renforcer les protections. Les poubelles et les objets extérieur sont attachés ou mis à l’abri.
Notre promenade nous emmène dans un quartier de maison nobles un peu anciennes. De grandes familles de commerçants, qui avaient des propriétées ici quand on y cultivait beaucoup de riz.
Reiko me montre la maison (devenu siège d’une fondation) d’une dame dont elle s’était occupé et qui lui avait donné la paire de jumelle qu’elle a toujours chez elle. C’était une dame très riche et importante, Reiko m’a dit qu’elle avait vu dans ses papiers, une photo d’elle avec l’empereur !
Après notre belle promenade nous rentrons à la maison. On déjeune et vers 14h00 il se met à pleuvoir fort et le vent se met à souffler en rafales. C’est le typhon. Dans la cuisine, la télévision façon BFMTV diffuse en boucle des images anxiogènes des parties du japon déjà touchés par les intempéries. Des reportages dans les gares ou les trains sont annulés sont diffusés.
Il se met a faire très chaud et moite, on ne sait pas trop ou se mettre. On fait un peu de musique, on remplis le dossier pour le prochain festival de Hakodate, on grignote et on se met au lit tôt en attendant que ça passe. La tempête finit dans la soirée et la nuit est plutôt calme.
Le temps est très calme et beau ce matin ; la tempête est passé et à bien nettoyée l’air.
On fait une petite promenade dans les environs, il n’y a pas de gros dégâts. En passant par le campus de l’université, on voit les chats encore cachés dans l’herbe qui ont bien tenu le coup, quelques grosses branches cassées et des serres éventrés par le vent, mais rien de très grave.
On se pose sur un banc dans l’université et, en buvant un thé, on regarde les étudiants et les vieux professeurs arriver en vélo. Pas mal de vélo sont couchés un peu partout. Ils ont été laissé ainsi délibérément avant le taifun, pour éviter qu’ils ne chutent.
Sur le chemin du retour à la maison nous vient une envie de manger de bon Udons au canard, dans la petite boutique en bas de la tsutenkaku. La boutique s’appelle “Tsukekamoudon Kamokin”. J’y vais souvent lorsque je suis à Osaka. Je me souviens d’une fois ou nous sommes allé manger là avec Shouyu-chan, Daichi et Tokiko san.
Avant ça on rentre chez Reiko et on prépare nos sac car ce soir on dormira tous les deux à Earth Café après le concert à Hard Rain. Demain matin je repars pour Tokyo en Shinkansen, c’est plus simple de dormir à Osaka pour rejoindre au matin la gare de shin Osaka.
Nos sac préparés ne sont pas si lourds, il y a essentiellement mes affaires et quelques cadeaux de mariage (dont les deux beau plats achetés à Shizuoka). Les instruments de musique nous attendent à Earth ainsi que le sac isotherme et les pain de glaces confiés par Yuko.
On part vers 14h00 et c’est vers 15h00 qu’on mange nos délicieux Tsukemens au canard. C’est Ryusuke qui à Tokyo nous avait fait découvrir les joies du tsukemen en 2013, lors de notre premier voyage. Dans le quartier de Nishi Nippori ou il habitait alors, il y en avait un fameux ou on est souvent revenus. La formule épicée avec un oeuf et beaucoup de nouilles était un must !
Je retrouve un peu ces premières sensation dans le restaurant de shinsekai. Mais je ne prends plus les grandes portion de nouille que j’ai plus de mal a finir qu’il y a trois ans. C’est un régal, notamment la soupe au canard dans laquelle baignent les nouilles. La boutique vends aussi la viande de canard à préparer chez soi.
Le ventre bien remplis on retourne chez l’ami Daichi pour récupérer guitares, sanshin et charango et nous rendre à Hard Rain, près de Umeda pour les balances. On retrouve Shouyu à Earth Kafé et on part ensemble. A hard rain on retrouve Momoko san qui danse avec nous ce soir.
A Hard Rain, le personnel est très efficace et les balances sont vite faites. Nous avions déjà joué ici en 2015, lors de la première grande tournée, puis en 2016 pour la seconde. C’est un lieux très sympa qu’on aime beaucoup. Le patron est un grand gaillard très sympa, un peu Baba cool, il me fait penser à Sami de Scoobidoo ! C’est lui je pense qui jouait du shamisen avec Natsuko san dans le grouppe Okachimenko.
Après nos balances, Shouyu et Momoko font quelques emplettes parmis les vêtement vintage en vente ici, puis le lieu fermes jusqu’à 19h00, on décide d’aller se caler dans un bar dans le coin Reiko, Shouyu, MOMOKO SAN et moi. On repasse devant ce fameux Izakaya de poisson ou nous avons mangé l’hiver dernier Reiko et moi. On avait prévu d’aller écouter des amis de Reiko (Aguri chan et les filles de Clover) a hard rain, mais comme on était un peu en avance on était allé manger là. J’avais envie de poisson. Le restau était un peut cher et la bière mauvaise (Asahi superdry) mais on se souviendra longtemps de la cuisine raffinée, notamment le Nodoguro, fris et en bouillon, les tempura de calamar … cuisiné devant nous en prenant son temps. Un moment parfait.
Mais aujourd’hui c’est dans un izakaya plutôt impersonnel, mais que Shouyu avait repéré parce que pas trop cher, que nous allons manger des gyozas, karahages, edamame en buvant de la bière pour moi, Reiko prends un Yuzu cha et Shouyu un saké “atsukan”.
Nous restons dans ce restaurant jusqu’à 19h ou nous retournons à Hard Rain.
Tokiko san et Takeda kun sont venu nous écouter !
En buvant une bière on écoute le premier groupe de la soirée, des chansons amusante qui semblent raconter une histoire à laquelle je ne comprends rien. Mais ils sont bien déjantés et j’aime bien ça ! Un gar et une fille, ils s’appellent UpperSixx (Yuriko san et Hayashi san ).
Puis on joue notre concert, Shouyu est à la scie musicale et Momoko danse. C’est un très beau spectacle et le dernier de notre tournée du Tokaido. après notre concert, on écoute enthousiasme les Clovers.
Reiko tout excitée se met à danser et entraîne avec elle Reiko et Momoko san. La soirée est très joyeuse. Le grand fan de Clover qui vient toujours avec de très bon gâteaux et filme tous les concerts avec plusieurs caméra est là aussi. Il est un peu bizarre mais à l’air très gentil. On reste longtemps a Hard rain après le concert, buvant des bières et du shoju et fumant des cigarettes.
Vers 12h30 on prends le chemin du retour à Earth. On achète un truc à manger au konbini, qu’on mange chez Daichi.
Puis on monte se coucher pour une courte nuit. Daichi laisse les clés à Reiko et lui explique comment s’occuper du rideau.
On se lève vers 7h30 pour partir à 8h00. Le shinkansen part à 10h00 et j’arrive à Tokyo vers 13h00. Je prépare mon gros sac chez Daichi, et accroche le gros sac isotherme et les pains de glace de Yuko à l’arrière de mon sac.
On est bien en avance à la station shin Osaka, on va prendre un petit déjeuner sandwich-café au café Doutor, puis Shouyu nous rejoint et j’en commande un second. Hier soir Shouyu avait insisté pour qu’on se revoit une dernière fois, a mon embarquement dans le shinkansen, ce n’était pas très compliqué puisqu’elle habite tout près de la station Shin Osaka.
On sort du café et on rejoint les quai, c’est le moment de se prendre dans les bras, Reiko, que je ne revois pas avant Janvier, quand elle va venir habiter chez moi à Paris et Shouyu, que je promet de revoir bientôt.
Je monte dans le train. Je n’ai pas pris de bento, mais j’arriverais normalement à temps pour déjeuner à Tokyo avec Eba chan chez qui je dort ce soir et que je doit retrouver à la gare de Shinagawa.
En chemin je guette les étapes où nous sommes déjà passé, j’ai une petite émotion quand le train s’arrête à Shizuoka, puis je guette la jolie vue sur le mont fuji.
Pour passer le temps j’essaie de lire les nouvelles défilantes sur le panneau à LED du shinkansen. En Katakanas je lis アズナブール (Aznavour) et je devine que le chanteur est certainement décédé.
J’essaie de prendre une photo du tableau défilant, mais je n’arrive pas à synchroniser le shutter avec la vitesse de défilement des caractères.
Après Yokohama, on arrive à la gare de Shinagawa. Je doit retrouver Eba chan, mais comme on c’est pas mis d’accord sur un lieu de rendez vous précis, on galère un peu. On s’envoie des photo de guichet JR, et on finit par se retrouver. Mais Eba n’a pas beaucoup de temps pour déjeuner finalement. Il me donne ses clés et retourne à son travail.
Je reprends la Yamanote line jusqu’à Meguro. Puis galère avec mon sac très lourd par le petit chemin qui longe la meguro gawa. Je m’arrête quelque temps sur un banc pour me reposer et finis par arriver chez Eba ou je suis accueillis par Mr Supersonique.
Je pose mes affaires et reprends mon souffle. Ça sera dur demain ! Très dur je pense. Après une bière et une cigarette, je met mes affaires à plat, vais chercher la valise orange au sol et commence à repartir mes affaires et les produits que je doit ramener à Mr Gaël. Il y en a pour 23kg à peut près, une dizaine de sac de kasu de sauce soja ! une dizaine de bouteille de Yuzusco et quelques bouteilles de sauce soja. J’arrive à tout répartir, et tout caser dans la valise et mon sac à dos, au pris de certaine prise de risque. Mais j’arrive à fermer les fermeture éclair. Me retrouve avec deux bagages en soute de 23kg chacun, le charango et le sanshin, plus mon sac bandouillère et un autre sac à la main pleins à craquer. Mais tout y rentre, je ne laisse rien pas même les deux caisse de whisky venu d’Ecosse à Tokyo, que Eba voulait jeter car n’y trouvant pas d’usage et dont Reiko voulait faire des étagères à épice que nous fixerons sur l’évier à Jarente.
Je m’octroi un repos bien mérité et une cigarette avec la vue sur Tokyo. Pour la soirée on a prévu de se retrouver Eba chan, Kristophe Noël, et Ryusuke. Au départ il est question de se rendre chez un ami de Kristophe, mais le plan tombe à l’eau, des malentendus issu du japonais moyen des un et des autres français, finalement on se donne rendez vous à Shibuya, au pied d’Achiko, comme des touristes. Je fume une dernière Kretek en regardant Tokyo dans le soir et écoutant Aznavour, songeant moi aussi que “hier encore j’avais vingt ans …”.
Après un coup de fil à mon ami Fred, je me met en route pour le rendez vous à Shibuya.
J’arrive un peu en avance à la station de shibuya et en profite pour contempler le célèbre carrefour depuis la gare. C’est Kristophe que je retrouve en premier, puis Eba, enfin Ryusuke nous rejoint plus tard.
Le quartier est pas forcément le meilleur pour trouver un endroit authentique, on va dans un izakaya très animé, où on boit et on mange pour pas rien de la cuisine moyenne. Mais c’est sympa de passer la soirée avec Ryusuke et Eba. J’ai moins d’affinités personnelle pour Kristophe qui a le mauvais goût d’aimer le saké médiocre froid.
Avec Ryusuke on parle des voyages qu’il n’a pas fait, qu’il faut qu’il viennent en france, de son ancienne petite amie, de mon mariage...
Après le restaurant on marche tranquillement dans les rues animés jusqu’à la Yamanote line et on se dit au revoir.
De retour chez Eba, je vais imprimer dans un konbini mes billets d’embarquement et ramène de bon chocolats Meiji “bean to bar” qu’on mange en buvant du whisky. Puis je me couche sur le canapé, mes bagages au milieux du salon, Eba ferme le rideau sur ma dernière nuit à Tokyo.
Nous voilà au dernier jour du voyage, le jour ou on doit ramener deux valise énormes, en surpoids de 2 ou 3 kg, et peut être 15kg de bagages à main jusqu’à Paris ! Bien sûr le plus dur sera certainement de parvenir à l’aéroport, après on trouvera bien un chariot pour poser nos affaires. Le plan est de partir ce matin avec Eba qui va lui aussi à la gare de Shinagawa ou je peut prendre un train pour Narita. En partant de bon matin avec Eba, je me ménage une bonne marge de sécurité, même avec un train très lent le tout est d’arriver à l’aéroport. Le plan donc et de prendre un taxi depuis chez Eba, on descend les bagages, Eba prends le Sanshin et charango sur son dos, je traîne le reste. On remonte un peu la grande artère avant de trouver un taxi qui nous porte jusqu’à Shinagawa. Là je trouve sans difficultée le quai ou je peut prendre le train vers Narita. Je demande au gars sur le quai qui me dit d’attendre un train qui passe dans 30mn. Le train arrive, je montes tout mes bagages dedans et massier sur la valise ! Une bonne partie du travail est faite. Le train est super lent et s’arrête à des dizaines de stations, mais le prix du ticket n’était pas élevé, et j’ai pris une marge assez grande pour ne pas être stressé.
Après ¾ d’heure une famille de chinois monte dans le même wagon avec deux fois plus de bagages que moi !
On finit par arriver à Narita. Je ne trouve pas de chariot tout de suite et galère un bon moment. Finalement, je me présente directement au guichet d’enregistrement, le dos en compote.
Le vol est opéré par Austrian Airline mais en collaboration avec All Nipon Airways, et le personnel au guichet d’enregistrement est japonais. Ce sont de jeune filles. Dès que je pose la première valise j’entends que ça ne passe pas, mais fait mine de ne rien comprendre et pose le second. Ensuite les filles me font remarquer que le sac du sanshin n’est pas aux bonnes dimensions et que j’ai un bagages à main de trop.
Je tente ma chance en mode Kawaii - Panique. J’essaie d’expliquer en japonais approximatif que le bagage à main est un sanshin, un instrument japonais. Que mes bagages sont très chargés parce que je vient de me marier et qu’on nous a offert beaucoup de cadeaux de mariages. Je surjoue un peu comme très affolé, au bord des larmes.Ça touche les deux jeunes filles qui décident de m’aider. Déjà les deux valises passent malgré les kilos en trop. Ensuite on m’explique qu’à la grande rigueur, la caisse du sanshin (avec le charango attaché) pourra passer en bagage à main, mais qu’il me faudra de toute façon n’avoir que mon sac à main et un bagage à main.
La jeune hôtesse qui a vraiment décidé de m’aider m’aide à tout ranger pour faire tenir les contenus de deux sac dans mon gros sac messager rouge. Et tout rentre ! même les deux caisse en bois de whisky qu’on bourre avec des vêtements. J’ai juste à prendre l’appareil photo autours de mon cou et le casque audio dans les mains et ça passe.
Après avoir traîné dans les duty-free, j’embarque donc depuis Tokyo pour Viennes.
Viennes
Rien de spécial à propos de ce vol tranquille, j’essaie de ne pas dormir et regarde des film. La nourriture est tout à fait ordinaire. A Viennes, j’ai à peine le temps de fumer une cigarette dans le coin fumeur glauque et j’embarque pour Paris.
Paris
Gaël est venu me chercher à l’aéroport. J’attends avec une certaine anxiété les bagages qui finissent par arriver. Au début tout semble nickel, mais je me rend bientôt compte que le sac à dos sent la sauce soja et est humide. Et les deux plats achetés à Shizuoka sont cassés. Il faut dire que je les avait fort mal placés sur la bordure dans le sac à dos.
Enfin on charge tout dans la voiture de Gaël qui me ramène à la rue de Jarente et on fait l’estimation des dégâts. Ce n’est finalement pas si terrible. L’ordinateur n’a rien, la sauce soja qui était très pâteuse ne s’est pas répandue partout et est restée localisé. Mon Yukata bleu acheté lors de notre second voyage au japon a été taché, mais rien qui ne semble irréversible.
Par contre les deux plats de Shizuoka sont bien cassés en plusieurs morceaux. Du côtés de Gaël, il n’y a qu’une bouteille de cassée et tout le reste est nickel. c’est un moindre mal. Comme on vide la valise, je met le sac à dos dedans et je peux remonter toutes mes affaires en une fois jusqu’au 6ème étage. Je retrouve mon bon vieux hamac.
Je déballe toutes les affaires et lave rapidement le sac à dos dans la douche. Mais l’odeur de sauce soja risque de perdurer un temps encore.
Puis j’enfile la belle veste de matsuri offerte par Hiruri san et m’en vais faire une promenade dans Paris, sur le bord de la seine, fumant une Kretek, content quand même d’être de retour, mais déjà un peu mélancolique.
Je reprends le travail dès le lendemain, comme à mon habitude. Dès le jour suivant j’apporte les morceau des deux plats de Shizuoka à la boutique qui répare les céramiques, à côté de chez moi. Ce n’est pas la même fille que la dernière fois. Elle me propose une réparation invisible, mais on ne peut plus utiliser les plats ensuite…
Alors elle me dit que comme je semble bien aimer le japon, pourquoi ne pas faire une réparation à la laque puis dorée, la technique du Kintsugi. Je lui dit que j’en serais ravie si elle connaissait quelqu’un qui eut maîtrisé cette technique. Elle me dit que sa collègue Béatrice Jacotot à appris le Kintsugi au japon et qu’elle peut lui montrer les morceaux afin qu’elle me fasse un devis et me donne sa carte.
Je recontacte Béatrice Jacotot dans la semaine suivante, après avoir consulté son site internet, très documenté qui m’a beaucoup plus. Elle me propose un prix de 340 euros pour les deux pièces, ce qui n’est pas donné, mais ces deux assiettes ont une valeur sentimentale importante pour nous, et c’est important de les réparer. En plus la réparation à l’or les rendra unique. J’accepte donc le devis.
Je recontacte Béatrice Jacotot fin octobre et elle m’explique qu’elle part en Guyanne sur un chantier archéologique début décembre, mais que les plats seront prêt, j’irais les chercher après son départ chez sa mère qui tient une boutique de timbre dans le quartier de Drouot et je paierais a ce moment là.
C’était marrant de se balader dans ce quartier d’antiquaires, la boutique était intéressante, la mère de Béatrice m’explique que ses parents déjà avait une boutique de timbre dans le quartier d’Opéra depuis de nombreuses années. C’est une longue histoire de famille. Lorsque je lui explique que je n’ai jamais rencontré en fait sa fille, elle insiste pour me montrer sa photo sur son téléphone.
Je suis content de retrouver ces plats réparés. Ils sont devenus unique et racontent une histoire.
Quelques temps plus tard, je fait des courses à Leroy Merlin, achète du liège, des vis, de la colle à bois et du scotch double face et je fixe finalement ces caisses à whisky d’Eba Chan, la ou Reiko les voulait, au dessus de l’évier. Ça tient très bien et c’est beau. Je trouve même des pots en verre a la bonne taille, ce sont des pots de sauce pesto que j’achète au Franprix.
Pour Noël je vais chez mes parents, et je rentre à Paris le 28 décembre. Je ramène de Cayriech une étagère en bois que mon pépé Henri avait fabriqué et qui pendant un temps était accroché à côté de la porte d’entrée à Cayriech. Elle avait été relégué au pigeonnier.
Le lendemain de mon retour à Paris, je me lance dans une expédition Leroy merlin, et achète des meubles tout fait, que je couperai sur mesure avec une scie sauteuse pour en faire un joli buffet avec l’étagère de pépé.
J’aménage aussi la petite chambre avec un bureau plus petit, des étagères à crayons fait à partir des caisse d’Armagnac hors d’age que Pascal offre chaque années à Cayriech, une penderie que j’agrémente d’un grand miroir. J’ajoute au buffet une petite tablette rétractable qui n’aurait pas déplue à mon pépé.
J’ai juste le temps de finir pour célébrer le nouvel an dans l’appartement réaménagé avec Michel et Nathalie.
Le lendemain 1er janvier, je fais de dernières retouches. Dans la soirée, j’écris mon Kakizome de 2019 :
クマの岩戸 カエルの池や 海老の海 蛇の岩道 苔の森 お星の空も 心は同じ家 |
クマのいわと カエルのいけや えびのうみ へびのいわみち こけのもり おほしのそらも こころはおなじうち |
La caverne de l’ours Et l’étang de la grenouille La mer de la crevette Le chemin rocailleux du serpent Le bois de la mousse Le ciel des étoiles... Le coeur aussi a la même demeure. |
Et finalement le 2 Janvier, je vais chercher ma femme à l’Aéroport, la laisse attendre 30mn… puis nous rentrons ensemble en train.
A la maison nous mangeons simplement une soupe et des sobas, un délicieux chocolat de Patrick Roger, et allons nous coucher ensemble dans notre chambre de jeune mariés heureux.