Le 28 Août 2018, j’embarquais dans le vol NH6752 de la compagnie All Nipon Airways, opéré par Swiss airways, escale à Zurich. Je partais pour un voyage d’un mois au Japon, Avec Reiko on allait voyager de Tokyo à Osaka en train et en bus, faire des concert, rencontrer des amis et … se marier !
Reiko était venu à Paris de mars à juin, on avait habité chez moi et tout c’était passé comme un charme. On avait rapidement pris des habitudes de vie commune très simple dans le petit appartement de la rue de Jarente. On était allé voir mes parents et je l’avais présenté a mes amis ; lors de mon voyage au japon en mars, j’avais rencontré sa famille. On était prêt à se marier. J’avais dit à Reiko que comme je voulais vivre avec elle il faudrait probablement se marier, mais c’est à Cayriech, dans la chambre du haut un après midi en mai que me serrant fort dans ses bras elle m’a dit “oui, on va se marier”.
On avait pris rendez vous en juin déjà à la mairie du 3ème arrondissement de Paris afin de prendre des renseignement. A la réflection, il apparaissait plus simple et plus rapide de se marier au japon.
Le 17 Juillet, j’avais envoyé par courrier recommandé à l’ambassade de france à Tokyo (service consulaire), tous les documents nécessaires à l’établissement du “certificat d’aptitude au mariage”, qu’on doit présenter à la mairie lorsqu’on se marie au japon.
Je pensais que envoyant ces papiers en Juillet je n’aurais pas de réponses avant courant septembre, et que peut être nous ne pourrions pas nous marier lors de mon séjour du 28 septembre au 3 octobre au japon, dont le but principal était une tournée musicale de notre spectacle Migimbi suivant le chemin du tokaido, et qu’il me faudrait revenir au japon avant décembre juste pour me marier.
Mes les services de l’ambassades ont étés rapide. Je les rappelais un mois après, vers le 15 Août et apprenais que les bans devait être publié à Paris, et que lorsque la mairie du 4ème enverrais la réponse, par valise diplomatique, je serais informé que le certificat et bien à ma disposition. Pas de rendez vous à prendre juste aller chercher le certificat à l’ambassade à Tokyo. De fait le lendemain j’allais à la mairie du 4éme et consultait les bans, notre mariage était bien annoncé, je prenais une photo que j’envoyais, tout heureux à Reiko.
Le 22 Août j’avais la réponse de l’ambassade, le certificat était à ma disposition à l’ambassade. J’étais heureux. Deux jours plus tard, j’appelais Cayriech, en fin d’après midi, c’est mon père qui répondit et je lui annonçais que j’allais me marier. J’appelais ensuite Nathalie, Pascal m’appelait dans la soirée. A cette époque il y avait une grande retrospective Ozu dans les cinéma de Paris. J’avais pris un abonnement pour dix films au Champo et tous les soir j’allais voir ces histoires de mariage et de famille ou Setsuko Ohara veut d’un mari que son père n’accepte pas, ou bien elle refuse le prétendant que son père espère, bref tout tournait autours du pot ! Mais tellement apaisant le cinéma d’Ozu, c’était comme une méditation. Je rentrais ensuite à pied jusqu’à la rue de Jarente, en traînant le pas et dégustant de petit morceaux de chocolat salès.
Il me restait une petite semaine pour préparer mon voyage, mais j’avais en parallèle la réalisation du site web du chocolatier Kosak, qui s’occupait beaucoup.
Ce projet je le finissait le 27 au matin, après une nuit de travail jusqu’à 5 heure dans la petite boutique de montmartres. Au milieu de la nuit, petite pluie fine et clope j’annonçais à Cath que j’allais me marier. J’allais bosser le lendemain, allait faire les dernières courses (en grande partie les dernières bouteilles à ramener à Eba Chan qui nous hébergeait à Tokyo).
Le soir Gaël passait à la maison pour m’apporter une grande valise orange que je remplissait de 6 bouteilles de bon vins et une bouteille de gin enroulées dans mes vêtements, j’avais mon sac à dos en plus et la housse du sanshin à la main.
Le voyage de la maison à l’aéroport promettait d’être difficile et j’étais loin de me douter que ce ne serait rien comparé au voyage de retour en france !
Je m’endormais dans mon hamac le 28 au matin vers les 2 ou 3 heures pour une courte nuit.
Je me lève donc tôt. J’hésite a prendre un taxi pour l’aéroport et finalement je renonce et courageusement je décide de m’y rendre via la ligne 1 et le RER B.
J’arrive assez largement en avance à l’aéroport, et enregistre au plus vite mes bagages. Ensuite je me rend au quai d’embarquement, sur mon dos seulement le Sanshin et la guitare pliable dans leur housse et mon sac bandouliere. Buvant une eau parfumée citron, j’entends le son d’un Ukukéké, c’est un monsieur polynésien et sa femme qui vont au canada pour un festival. On improvise quelques musiques dans le hall d’attente.
Je me rappelle des montagnes que l’on peut voir par les verrières de l’aéroport de zurich. J’ai mangé un sandwich italien en attendant mon vol.
L’avion de la compagnie Swiss airline était un peut vieillot… pas vraiment de film intéressant à voir et bouffe très moyenne. Long voyage durant lequel j’essaie de dormir, le casque à réduction active de bruit sur les oreilles. La pleine lune est très belle par le hublot. On voit mars aussi.
Je m’attendais à la chaleur humide et écrasante du japon au mois d’Août. La valise avec les bouteilles est bien arrivée à l’aéroport, je suis bien rassuré de la récupérer. Mais elle est bien lourde. Et j’ai mon sac à dos et le sanshin en plus.
Reiko m’avait envoyé un chemin pour rejoindre la maison de son amie Yoshiko à qui nous héberge près de la station Shimo-Kitazawa, mais il s’agit de prendre des bus et je traîne ma lourde valise sans trouver le bon arrêt.
Je me replis sur la navette directe et rapide, mais plus chère. Elle s’arrête d’abord à Tokyo Station puis à SHinjuku, puis je change encore deux fois avant d’arriver à la station ou Reiko m’attends.
On est très heureux de se retrouver après 2 mois de séparations.
On marche ensemble jusqu à l’appartement de Yoshiko et Haru, on quitte les abord de la gare de Shimo Kitasawa pour un quartier résidentiel. Reiko m’explique bien le chemin… tourner à droite au bonhomme rouge, puis la boite aux lettres a gauche… mais je ne retiens rien !
Yoshiko et Haru qui nous accueillent habitent un appartement dans une résidence appelé “Notre Maison” en français. Il y a deux étages, les chambres en haut et la cuisine, salon, salle de bain toilettes au rez de chaussé.
Il fait chaud, je pose mes affaires dans l’entrée, puis vais me reposer dans le salon ou la climatisation est en route. Il y a un petit sanshin créé à partir d’une boite de conserve.
Je bois quelques bières et me repose.
Yoshiko est aide soignante, elle doit partir à son travail en début d’après midi. Haru ne rentre que le soir, il est développeur de jeux vidéos et fan de foot.
On a rendez vous avec Hiruri-san pour répéter notre spectacle, Hiruri-san va danser lors de notre spectacle à Tubo. La répétition est dans une salle de danse près de Setagaya Daita. Ce n’est pas tout près d’ici.
On mange en chemin des onigiris et karaage de konbinis. On retrouve Hiruri à la gare et on va ensemble jusqu’au studio.
C’est une grande salle avec des tatamis, et des miroirs au mur. Hiruri nous à apporté quelques friandise et des cadeau pour notre mariage, un kimono orange avec une ceinture jaune et verte pour Reiko et une veste japonaise bleu avec un dragon dans le dos pour moi.
On joue une fois Miginbi en entier pendant qu’Hiruri danse. On se sépare après la répétition. Reiko et moi on rentre chez Yoshiko, se reposer encore un peut. Je monte mes affaires à l’étage, dans la pièce ou on va dormir Reiko et moi, il n’y a pas de clim dans cette pièce, mais nous pouvons utiliser le ventilateur.
Je laisse les bouteilles de vins et le gin dans la valise orange, on attache tout ça avec du plastique et on part retrouver Eba Chan à la gare de Shimo-Kitasawa. Il nous emmène dans un petit restaurant de Yakitori, en buvant Bières ou Hightball on mange de délicieuses brochettes de poulet.
Eba repart avec la valise orange, qu’il gardera chez lui et les bouteilles pour lui. Avec Reiko on rentre chez Yoshiko et Haru.
C’est le jour de mon mariage, je me réveille sur le futon à côté de Reiko, le ventilateur tourne encore et il fait déjà un peut chaud.
On prends un petit déjeuner acheté hier au combini, Nashi et pain aux céréale, café. Avant de partir je vérifie bien que j’ai les documents qui me seront demandés à l‘ambassade (passeport…).
Et puis on s’en va bras dessus bras dessous, à notre mariage comme à une promenade. Ce matin il pleut. On fait la route jusqu’à la station Setagaya Daita, qui est la plus proche. On change à Shinjuku et on se rend à l’ambassade de france qui est à la station Hiro-o. Il fait vraiment très très chaud.
A l’ambassade on me prends le passeport à l’entrée. Le bâtiment est assez jolie, il y a un beau jardin intérieur, l’immeuble est moderne et lumineux. Je prends un ticket (on n’a pas à prendre de rendez vous…). Reiko va au toilettes et pendant que je l’attends le fonctionnaire qui s’occupe de nous arrive, on attend Reiko, puis on va dans son bureau.
C’est un homme très calme et très gentil, avec des lunettes rondes. Il me demande mon passeport avant de me remettre mon certificat d’aptitude au mariage, mais je lui explique qu’on me l’a pris à l’entrée, il va donc lui même le chercher et nous laisse attendres.
Il revient, nous donne le document et nous pouvons partir.
Maintenant nous allons nous rendre à la mairie pour nous marier. On s’arrête dans un petit café avant de rejoindre la gare de Hiro-o le café “Chez Mortier”. Je prends un café et un petit sandwich.
On vérifie qu’on a tous les documents pour le mariage, Reiko part faire quelques dernières photocopies au combini et je l’attends dans ce café atrocement kitch. La salle a l’air d’avoir une vue pas mal sur un jardin intérieur.
Reiko reviens on règle et on rejoint la station de métro. Reiko a choisi la mairie de Minato pour notre mariage. C’est la mairie la plus proche de l’ambassade. Mais comme il fait chaud on y va en métro. On descend à la station Kamiyacho et on marche à pied jusqu’à la mairie. On voit bien la tour de Tokyo, c’est une belle promenade. Enfin nous entrons dans la mairie, prenons un ticket et nous installons pour attendre quelques minute seulement avant qu’une fonctionnaire de la mairie s’occupe de nous.
Tout se passe très vite, on signe les documents, puis nous sommes mariés. On nous demande ensuite d’attendre 20mn à peu près avant de nous donner un document que nous devons faire valider par une apostille du gouvernement avant de le retourner pour transcription à l’ambassade de france.
Malgré le fait qu’on s’est marié juste tout les deux, en habit de semaine très décontracté, absolument sans aucun décorum, c’est un moment très particulier lorsque nous sortons, maris et femme de la mairie.
On est très ému et on fait quelques pas dans la rue. On a faim et on va trouver un restaurant tout à fait ordinaire. Un petit restaurant de Soba. Pour notre très simple et très intime repas de noce a nous deux. On se dit des choses importantes que se disent sans doute tous les mariés du monde. En chemin pour le restaurant on croise la fonctionnaire qui nous a mariè. Elle nous reconnais. Elle va manger son bento dans le petit parc en face de la mairie.
Donc on mange des sobas avec des Tempuras et je bois une bière. Le restaurant s’appelle
Shibadaimon Sarashina Nunoya.
Après le repas on va se promener au temple Zojo-ji, ou il y a beaucoup de Jizo sama aux écharpes colorées et un mémorial de la famille Tokugawa.
Derrière le temple la perspective de trois époques du japon est belle : le temple boudhiste, puis la tour de Tokyo et les immeubles modernes de Shibuya.
Il nous faut maintenant obtenir l’apostille (qui est une certification du ministère des affaires étrangères) pour notre contrat de mariage japonais, avant de le transcrire et de le faire valider par l’ambassade de France à Tokyo.
On se rend donc au ministère des affaires étrangères. C’est encore loin pour y aller à pied et on prends le métro. On dépose notre contrat de mariage et notre demande. Il faudra revenir demain vers 10h30. Il faudra revenir demain pour récupérer le contrat, le transcrire a l’aide du formulaire et retourner à l’ambassade de France pour déposer la demande de transcription. Le livret de famille sera ensuite envoyé chez Reiko, à Sakai sous 1 mois et demi environs soit après mon retour en france.
Voilà, on est mariés, on est aussi bien fatigué et on rentre chez Yoshiko à Shimo Kitasawa.
On se repose chez Yoshiko. Le soir je vais au sento près de Setagaya Daita. On se couche sur les tatamis vers 23H00. C’est notre nuit de noce, bercé par les grillons de Tokyo.
Le matin, après le petit déjeuné, bon pain aux noix et fruits, café, je pars faire une promenade du côté de la gare de Shimo Kitazawa, et explorer tout le quartier qui est par la bas. Il fait bon et je prends un chemin un peu différent de d’habitude. Ma ballade me mène par une petite route bordée de pavillons dont certains ancien et en bois avec des jardins arborés, près du temple Shingan-Ji puis je remonte la grande rue jusqu’à la gare. A l’abord de la gare le quartier résidentiel deviens un dédale de ruelles très animés de boutiques et de restaurants. C’est un quartier plutôt à la mode Hipster ; beaucoup d’épiceries fines ou particulières, des magasins de vêtements cool. Et un grand tabac ou je peux acheter mes Gudam-Garam. Ils ont même des boîtes de cigarettes en fer blanc. Je me dit que je retournerais en acheter une avant de rentrer à Paris si j’ai le temps.
De retour à la maison on s’occupe à plier quelques boites de CD et on se repose. Je fait quelques recherches sur le quartier sur internet, quelques infos intéressante et apparement un roman noir des années 50 dont l’intrigue se déroule dans le quartier : Irezumi de Akimitsu Takagi.
On se prépare un petit repas à base de légumes bio que Reiko c’est fait spécialement livrer cher Yoshiko et cultivé par une amie à elle dans les montagnes de Nagano. Soupe, salade et sauté. Délicieux ; il a même un petit légume que je ne connaissais pas assez mignon en forme d’étoile quand on le coupe en tranche.
Après le repas on fait une petite promenade en se mettant en route pour le concert de ce soir à Shinjuku. Il fait encore chaud. On va prendre un thé dans un salon de thé climatisé.
A Shinjuku, le ciel est déjà nuageux en soirée, il commence à pleuvoir. On cherche la salle de concert de ce soir : 代々木 Zher the Zoo à yoyogi.
C’est une très belle salle de concert, le son est un peu fort ; il y a plusieurs concerts mais l’événement principal reste les 15 ans du groupe Salome no Kuchibiru que nous avions reçu à Paris pour Paint Your Teeth et qui reviendront l’an prochain pour la japan expo.
C’est un lieu vintage, les gens sont habillé comme des loulou des année 60 et aiment danser. Les concert sont bien et on est très heureux avec Reiko de voir nos amis Kyoko-san, Satoshi-san et Kazumi-san. Évidemment ce sont un peut les star de la soirée et on a a peine le temps d’échanger quelques mots notamment avec Kyoko qui est vite submergé par les demandes de photos et d’autographes.
On rentre tranquillement avant le métro shinjuku, on s’arrête dans un restaurant de Ramen, on mange bien puis on rentre se coucher sur nos tatamis.
Aujourd’hui on va au matsuri du temple Kitazawa Hachiman Shrine. Haruchan va vendre des yakisoba dans le temple et nous à invité a aller voir. On refait plus ou moins la petite balade d’hier, jusqu’à la boutique de l’antiquaire. On entend déjà les cris des enfants qui portent les mini-Mikoshi, les petits hôtels shinto posés sur une châsse en bois et que l’on porte dans les rues en scandant des chants spécifiques. Les modèles que les enfants portes sont des miniatures. C’est assez mignon. Comme les grands, ils se rendent de l’entrepôt ou on stocke les hôtels durant l’année jusqu’au temple.
On devance le cortège puis on se place de façon à le voir arriver au sanctuaire. Le sanctuaire est remplis de monde depuis tôt le matin des processions d’omichoji ne cessent d’arriver. Il y a des stand de nourritures partout Karaage, Okonomiyaki, takoyaki, yakisoba….
Et même la bière Hikachino que j’aime beaucoup et de bonnes glaces. Il y a énormément de monde, on va voir un peu les cérémonies puis, en rentrant on croise Haru-chan qui nous offres deux barquettes de yakisoba.
On s’éloigne un peu de la foule et on va continuer notre petite promenade plus au calme.
Les rues du quartier résidentiel sont très calme. Près d’une église anglicane, derrière l’ambassade de la république d’Angolas, un peu plus loin que le sanctuaire, il y a un bel arbre, comme l’arbre-digne de sakai il a été frappé par la foudre mais bourgeonne encore.
On rejoint le magasin d’antiquité sur la grande rue mais on y trouve rien à ramener et on fini